vendredi 26 juillet 2019

UN SYSTEME AGRICOLE EN DECLIN : L’AGRICULTURE AFRICAINE





L’AGRICULTURE AFRICAINE est un système de production excluant l’utilisation de produits chimiques. C’est une agriculture manuelle, adaptée à son environnement et très productrice. Elle n’utilise que le compost, la cendre et le fumier pour l’amendement des sols. Elle s’appuie sur une bonne rotation de cultures, un bon assolement, une bonne technique de jachère afin d’éviter l’épuisement des sols et de lutter efficacement contre les ravageurs. Elle s’appuie sur des techniques ancestrales avant la mise en place de cultures. Ce sont :
  • la disposition des nids d’oiseaux sur certains arbres ;
  • la sortie prématurée et tardive de certains animaux ;
  • la période d’accouplement de certains animaux ;
  • la migration de certaines espèces animales ;
  • le calendrier lunaire ;
  • l’évolution, la germination et la disparition de certaines espèces végétales;
  • etc.

Cependant, plusieurs modes de productions sont utilisés.

LES LEGUMES EN CULTURE MIXTE EN PLEIN CHAMP
Les légumes destinés aux besoins familiaux et à la vente sont très souvent cultivés avec les cultures vivrières. Entre les cultures arbustives comme le café et le cacao, on plante souvent des bananiers ou des taros. L’ombre des bananiers est surtout favorable aux jeunes arbustes. Surtout dans les régions à culture itinérante, de nombreux légumes sont cultivés en culture mixte avec les cultures vivrières. Calebasses, haricots grimpants sont semés contre les tiges des Solanées (tomate, aubergine, piment, tabac), dans les endroits de bonne terre, riche en cendres. On y trouve aussi les légumes-feuilles, le bananier, le taro, le gombo.
Les légumes sont surtout cultivés sur les endroits laissés libres par les cultures de plein champ : le bord des champs, les anciennes termitières, à proximité des pistes et de la maison. Vu leur quantité relativement faible, les légumes gênent peu les cultures principales.



LE JARDIN DE CASE

On appelle jardin de case un ensemble de légumes et d’arbres fruitiers cultivés pêle-mêle autour des habitations. Ce type de jardin donne des rendements élevés sans exiger trop de travail. A côté des fruits et légumes, il fournit également le bois de chauffage, les matériaux de construction, les condiments, et les médicaments. Le jardin de case se rencontre un peu partout sous les tropiques. Même avec très peu de soins (2 heures par semaine environ), un jardin de case de moins de 400 m2 peut produire assez de légumes et de fruits pour fournir tous les minéraux et vitamines, la plupart des protéines et une grande partie des hydrates de carbone nécessaires à une famille de dix personnes au moins. Le jardin de case exige peu de soins : on laboure de temps en temps quelques mètres carrés pour semer ou planter, le fumage se fait avec les déchets organiques et le sarclage est minimal. Les cultures sont très diverses : légumes à fruits, à feuilles, à graines, condiments, légumes vivriers et fruits. Éviter d’utiliser des produits chimiques dans la lutte contre les insectes et les maladies.



LA CULTURE INTENSIVE

Ce jardinage se caractérise par l’intensité des soins qu’il exige : culture en planches, paillage, tuteurage, sarclage, arrosage. Ses rendements sont donc plus élevés que ceux d’un jardinage de case traditionnel. Les planches bien sarclées et bien arrosées permettent de cultiver des légumes européens. La culture intensive convient très bien aux petits jardins urbains. Éviter d’utiliser des produits chimiques dans la lutte contre les insectes et les maladies.


De nos jours, certains agriculteurs associe l’agriculture africaine aux systèmes agricoles des autres continents, avec des outils et techniques modernes adaptés par moment à l’environnement africain, afin de :
-améliorer les rendements ;
-lutter efficacement contre les ravageurs ;
-faciliter et réduire les travaux.
Ces techniques sont nombreuses et associent l’élevage à la production végétale.





Hélas ce système agricole tend à disparaître, laissant ainsi la place à une agriculture purement importée, très coûteuse, avec une utilisation abusive de produits chimiques, dégradant de jours en jours les sols africains et source de nombreuses maladies.

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mardi 23 juillet 2019

CONTROLE DES RAVAGEURS ET DES MALADIES : CAS DU MORINGA




Les ravageurs les plus courants sont les sauterelles, criquets et chenilles. Ces insectes mordent et mangent des parties de la plante, entraînant la destruction de feuilles, bourgeons, fleurs, pousses, fruits ou graines ainsi que l’interruption du flux de sève. Ces attaques sont fréquentes dans les zones sèches où les feuilles de moringa attirent fortement les insectes. Il semblerait que les attaques se produisent surtout en début de saison sèche quand les insectes trouvent plus difficilement des organes verts et tendres. La meilleure solution dans ce cas est de couper les arbres pour ne laisser aucune partie verte. La repousse est très vigoureuse ensuite si les conditions de croissance (disponibilité en eau) le permettent. 



Concernant les chenilles de Lépidoptères, il convient d’observer le tout début des attaques dans le coeur des pousses pour intervenir avant qu’il n’y ait trop de dégâts. Les pulvérisations doivent viser le centre et l’extrémité des pousses pour atteindre les jeunes chenilles. L’extrait de neem peut être utilisé contre les insectes, s’il est pulvérisé à temps. Le SUNEEM 1% de la société sénégalaise SENCHIM est homologué dans les pays du CILSS (Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel). Il en est de même pour l’insecticide BIO ELIT homologué en Côte d’Ivoire de l’entreprise ivoirienne CUECDA.



Les attaques de termites causent aussi des dégâts aux plantations de moringa. Des solutions biologiques existent pour contrôler ces insectes :
  • Application de tourteaux de graines de neem dans le sol.
  • Application de feuilles de ricin, d’écorces d’acajou, de feuilles de Tephrosia ou de feuilles de Melia azedarach à la base du tronc.
  • Application de tas de cendres à la base des plantes.
  • Fabrication de pièges à termites avec des canaris ou petites bassines remplis de paille humide, de terre et autres déchets végétaux (petits morceaux de bois, noyaux de mangue).

Les canaris sont remplis le matin, disposés face contre terre, le bord légèrement enfoui, et recouverts d’une poignée de feuilles sèches pour préserver la fraîcheur. Ces pièges peuvent être relevés tous les 24 à 48 heures.


Si des insecticides chimiques doivent être utilisés, choisissez les moins toxiques, comme les pyréthroïdes. Ils ont une persistance d’action de 20 jours ou plus, même en conditions chaudes et ventées. Ils ont une action ovicide sur les oeufs de Lépidoptères. Respecter un délai de 7 jours minimum, de 14 jours si les feuilles sont consommées crues. Éviter les applications répétées plus de 2 ou 3 fois dans la saison qui risquent de provoquer des résistances et de favoriser des attaques de pucerons.
Pour connaître la liste des produits phytosanitaires homologués et autorisés à la vente dans les pays du CILSS, consultez le site :


MALADIES FONGIQUES



Ces maladies sont de loin les plus sérieuses dans la culture du moringa. Des tâches sombres peuvent apparaître sur les feuilles et finir par les couvrir entièrement, ce qui cause le jaunissement de la feuille et sa mort. Ceci est provoqué par les champignons Cercospora spp et Septoria lycopersici.
L’alternariose est également courante : elle se présente sous forme de tâches angulaires brun noir avec des cercles concentriques. Il y a aussi des lésions noires ou brunes sur les branches. L’agent pathogène est Alternaria solani. Les attaques sont souvent difficilement détectables pour ces deux maladies. Lorsqu’on les voit il est souvent trop tard et la défoliation est la plupart du temps inexorable. Il faut donc mémoriser les périodes où les dégâts apparaissent pour essayer d’intervenir plus tôt la saison suivante. Les produits efficaces et peu chers dans les deux cas sont à base de mancozèbe ou de manèbe.


En culture biologique, il faut maintenir un bon niveau de propreté autour des arbres en éliminant les mauvaises herbes qui servent souvent d’hôtes pour les pathogènes. Les feuilles et les pousses des jeunes plants doivent être régulièrement inspectées pour détecter les attaques fongiques. Une détection précoce peut sauver beaucoup de jeunes plants de la destruction. Les extraits de feuilles ou de graines de neem peuvent être pulvérisés pour contrôler les attaques fongiques. Cependant, l’action n’est pas aussi rapide et de longue durée que celle des produits chimiques. Il faut donc appliquer l’extrait le plus tôt possible et à plusieurs reprises. Ce produit peut être fabriqué localement et n’est pas toxique pour l’homme. L’extrait de feuilles n’est pas aussi efficace que l’extrait de graines, mais il peut être utilisé aussi.

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lundi 22 juillet 2019

ENTRETIEN DES PLANTS : CAS DU MORINGA




Le soin porté aux plants de moringa est essentiel pour obtenir les rendements voulus.



FORMATION DES ARBRES
Comme le Moringa oleifera a tendance à produire de longues branches verticales qui ne produisent des feuilles et des fruits qu’à leur extrémité, les rendements seront faibles si l’on laisse les arbres pousser naturellement. L’arbre peut atteindre 3 à 4 mètres la première année et jusqu’à 10 ou 12 mètres les années suivantes. Il est donc essentiel de donner aux arbres une forme adéquate lorsqu’ils sont jeunes, en favorisant les ramifications latérales et en lui donnant une forme de buisson touffu.
Lorsque l’arbre atteint une hauteur de 0,5 à 1 m, il faut pincer le bourgeon terminal de la tige centrale. Ceci provoque la croissance de branches latérales qui seront également pincées. Ainsi, d’autres ramifications seront créées, ce qui augmentera les rendements et réduira la hauteur de l’arbre. De plus, le pinçage réduit les dégâts dus aux vents violents et rend la récolte beaucoup plus facile.
Le pinçage peut se faire avec les ongles tant que les pousses sont tendres. Si les arbres sont plus vieux, le bourgeon terminal peut être coupé avec un outil bien aiguisé, juste au dessus d’un noeud. Une taille sur l’entrenoeud provoquera la pourriture de la branche jusqu’au noeud du dessous, ce qui favorisera l’entrée de maladies et parasites.



IRRIGATION

Le moringa peut germer et se développer sans irrigation s’il est semé à la saison des pluies. Sa racine tubéreuse se forme vingt jours après le semis et permet aux jeunes plants de supporter la sécheresse. Cependant, pour une croissance optimale, il est conseillé d’irriguer pendant les trois mois suivant le semis.
L’irrigation est également nécessaire pour produire des feuilles toute l’année, y compris pendant les saisons sèches. Une autre option est de cesser de produire pendant ces périodes : les arbres perdront leurs feuilles mais ne mourront pas. Au retour des pluies, tailler fortement les arbres et ajouter de l’engrais organique (fumier, compost) pour assurer une bonne reprise de la pousse des branches et des feuilles.
Tout système d’irrigation peut convenir : tuyau d’arrosage, arrosoir, asperseur, goutte à goutte. Pour réduire l’évaporation, il est conseillé d’irriguer tôt le matin, ou le soir. Si l’eau est rare, un mulching ou un sarclage très superficiel des mauvaises herbes réduira l’évaporation.
Besoins en eau selon les zones climatiques :
En zone soudanienne (ex. : sud du Ghana), la production de feuilles est possible toute l’année sans irrigation, avec une baisse de production en période sèche.
• En zone de savane (ex. : nord Ghana), les plantations peuvent être conduites sans irrigation mais les récoltes de feuilles seront interrompues en saison sèche ;
• En zone sahélienne (ex. : Niger, Burkina Faso), les plantations doivent être irriguées presque toute l’année (tous les jours en saison sèche, deux ou trois fois par semaine en saison humide). Il est cependant possible de n’irriguer que lorsque l’on dispose d’eau, et de laisser les arbres au repos en saison sèche.




SARCLAGE
Pour une bonne production, les parcelles de moringa doivent être sarclées régulièrement. Lorsque la végétation adventice se développe, elle entre en compétition avec les plants de moringa, notamment pour l’azote. On constate alors que la production de feuilles diminue et que les feuilles de la base des plants se mettent à jaunir.
Les sarclages sont plus fréquents à la mise en place de la plantation, lorsque les plants sont de faible hauteur et permettent à la lumière d’atteindre le sol. On recommande au moins 4 sarclages par an pour une plantation adulte, avec des opérations plus rapprochées en saison des pluies. Une bonne option est de laisser sur place les adventices arrachées pour couvrir le sol, comme mulch pour réduire l’évaporation et enrichir le sol. Il n’est pas nécessaire de les enfouir car la capacité de rétention en minéraux des sols tropicaux est très faible. Il est préférable de laisser ces résidus se décomposer au fur et à mesure, au contact de la surface du sol, pour une meilleure répartition dans le temps des apports de minéraux pour les plants. Il est spécialement déconseillé d’enfouir les résidus si le sol de la parcelle est en pente, même légère, pour limiter la perte de fertilité par érosion.
Le sarclage doit être fait suffisamment tôt pour que les mauvaises herbes n’aient pas le temps de former des graines. Si les adventices arrachées présentent des fruits et des graines, elles doivent être enlevées du champ.



MULCHING
Le mulching consiste à couvrir le sol avec des résidus de culture ou de sarclage afin de réduire l’évaporation et de minimiser les besoins en irrigation pendant la saison sèche. De plus, la croissance des mauvaises herbes est également limitée.



FERTILISATION
Le moringa peut produire de grandes quantités de feuilles, mais seulement s’il reçoit des apports organiques suffisants. Ses feuilles sont riches en protéines, il a donc besoin de trouver de l’azote dans le sol. Les minéraux et oligo-éléments si importants dans ses feuilles doivent aussi être apportés par le sol.
Plutôt que des engrais chimiques, le compost (déchets végétaux qu’on a laissé fermenter en tas) et le fumier (déjections animales mélangées à des déchets végétaux) peuvent apporter les nutriments nécessaires tout en améliorant la structure du sol. C’est le mélange de déchets à décomposition rapide (crottes, végétaux verts et tendres) et à décomposition lente (paille, végétaux secs et fins branchages) qui assure la meilleure fertilisation.
La fertilisation se fait d’abord au moment de la préparation du sol, avant le semis. Ensuite, il est important d’apporter du fumier ou/et du compost au moins une fois par an, par exemple en début de saison des pluies, lorsque les arbres vont reprendre une production importante. S’il y a deux saisons des pluies, deux apports sont conseillés.






TAILLE
Après la taille initiale de formation, une taille d’entretien est nécessaire. Elle peut être faite à chaque récolte, si les feuilles sont prélevées en coupant toutes les branches au dessus d’une certaine hauteur. Si les feuilles sont prélevées par arrachage ou si les arbres ne sont pas récoltés pendant la saison sèche, la forme buissonnante peut se perdre et une bonne taille doit être faite juste avant l’arrivée des pluies. Au Niger, les arbres sont coupés à 20 cm du niveau du sol une ou deux fois par an. Si le tronc central est trop épais, les branches terminales peuvent être coupées comme pour la taille de formation. Dans tous les cas, il est important de couper juste au dessus d’un noeud pour éviter la pourriture des parties terminales.

Dans les parcelles produisant des graines, la taille permet de produire davantage de fruits et de plus grands fruits. Couper le bourgeon terminal lorsque l’arbre atteint environ un mètre pour induire les ramifications.



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vendredi 19 juillet 2019

QUELLE DENSITE DE PLANTATION CHOISIR EN FONCTION DU TYPE DE PRODUCTION : CAS DU MORINGA





Pour la production de feuilles, plusieurs options peuvent être considérées.

PRODUCTION INTENSIVE
L’espacement des plants doit être de 15 x 15 cm ou de 20 x 10 cm, avec des allées à intervalles réguliers (par exemple tous les 4 mètres) pour faciliter l’entretien et les récoltes. Une autre option est d’espacer les lignes de semis de 45 cm et de semer tous les 5 cm sur ces lignes. On peut aussi espacer les lignes un peu moins (30 cm) et espacer les plants un peu plus (10 à 20 cm). Ces systèmes intensifs sont adaptés pour une production industrielle mais demandent une gestion attentive : sarclage, engraissement, prévention des maladies demandent plus de soins à cause de la forte densité.




PRODUCTION SEMI-INTENSIVE
L’espacement des plants est compris entre 50 cm et 1 m. Ce système est plus adapté pour les petits agriculteurs et donne de bons résultats avec moins de soins.

AGROFORESTERIE


Les arbres de moringa peuvent être semés en allées et associés à d’autres cultures. La distance entre les rangs de moringa peut être comprise entre 2 et 4 mètres. Les lignes de plantation doivent être orientées d’est en ouest, pour un éclairement optimal des cultures pratiquées entre les lignes de plantation.
En agroforesterie on évitera d’associer au moringa :
  • Des cultures intercalaires très demandeuses d’azote, telles que le maïs et le manioc ;
  • Des cultures susceptibles de nécessiter des traitements chimiques ;
  • Des cultures qui montent trop en hauteur et concurrenceraient les plants de moringa pour la lumière, comme le mil ou le sorgho.

On préfèrera associer des plantes basses et dont les résidus de culture peuvent enrichir le sol en minéraux (spécialement en azote) : des légumineuses comme l’arachide, le soja ou le niébé.

PRODUCTION DE GRAINES



L’espacement doit être beaucoup plus large pour la production de graines. Les arbres doivent être espacés au minimum de 2,5 m. Pour optimiser la densité, on peut piqueter le terrain en utilisant un gabarit triangulaire de 3 m x 3 m.


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jeudi 18 juillet 2019

LA PROPAGATION DU MORINGA




Le moringa peut être propagé par graines ou par boutures ligneuses (bois dur).

PROPAGATION PAR GRAINES
Acheter ou collecter les semences à partir de sources fiables. Une bonne graine doit être viable, propre et sans maladie. Les graines ne doivent pas être stockées pendant de longues périodes car elles perdent leur viabilité (pouvoir germinatif) après environ un an. Il y a environ 4000 graines de moringa (avec leur enveloppe) dans un kilo. Les graines peuvent être semées en sachets, en planches ou directement dans le champ.
Le semis direct au champ est préférable lorsque le pouvoir germinatif est élevé, ce qui est le cas du Moringa oleifera. Au Togo par exemple, en agriculture familiale, le taux de germination est supérieur à 85% seulement 12 jours après le semis. La technique de pépinière en planches présente les inconvénients suivants :
  • nécessite plus de temps de travail, principalement pour les activités de repiquage ;
  • met en danger la racine principale (racine pivotante) lors du repiquage. Or cette racine, qui est fragile, est la condition de la bonne production ultérieure du plant et de sa résistance, notamment à la sécheresse.
 La technique de pépinière en sachets présente les inconvénients suivants :
  • est très consommatrice en temps de travail pour sa mise en place (remplissage et disposition des sachets), son entretien, ainsi que pour les activités de plantation (transport et mise en terre des sachets) ;
  • coûte plus cher en main d’oeuvre et en matériel.


SEMIS DIRECT

Les graines doivent être semées à une profondeur maximale de 2 cm. Un semis plus profond réduit fortement le taux de germination. On sème 1 à 2 graines par poquet ou trou de semis. Si les graines sont chères ou difficiles à obtenir, la meilleure option consiste à ne semer qu’une graine par poquet et d’attendre deux semaines pour que la germination ait lieu. Ensuite seulement, les espaces vides sont ressemés. Lorsque la qualité des graines est plus incertaine ou que la saison de plantation n’est pas optimale, utiliser deux graines par poquet. Si les 2 graines du poquet germent, on arrache le plant le plus grêle pour ne garder que le plus vigoureux lorsque les plants atteignent une hauteur d’environ 30 cm. Cet arrachage doit être délicat pour abîmer le moins possible le système racinaire du plant qui reste en place. Le repiquage de plants issus de semis direct au champ est déconseillé, encore une fois pour préserver la racine principale.
Une graine de moringa germe en moyenne 5 à 12 jours après la mise en terre. Si la graine n’a pas germé au bout de 15 jours (maximum), elle ne germera pas et doit être remplacée.
Lorsqu’aucune des 2 graines du poquet n’a germé, il faut déterrer les graines et les observer pour vérifier avant de ressemer qu’il n’y a pas un problème localisé d’attaque d’insectes (fourmis ou termites). Si c’est le cas il faut traiter le trou de plantation avec une solution de feuilles de neem, ou plus efficace, d’huile de graines de neem additionnée d’eau savonneuse, et ressemer.

PROPAGATION EN SACHET



Le sachet doit être en polyéthylène et rempli d’un mélange humide de terre limoneuse ou de terreau. La profondeur de semis ne doit pas dépasser 2 cm. Les graines doivent germer de 5 à 12 jours après le semis.
Placer les sachets dans un lieu légèrement ombragé et protégé des fortes pluies. Si ce n’est pas possible, pratiquer deux ou trois petites incisions dans le sachet pour faciliter le drainage. Arroser tous les 2 ou 3 jours selon l’humidité du sol, environ 10 à 20 ml par sachet. À ce stade, le jeune plant doit être bien protégé des sauterelles, criquets, termites et ruminants. L’arrosage doit se faire avec beaucoup de soin pour ne pas faire plier les jeunes pousses. Celles qui sont endommagées doivent être soutenues par un tuteur.
Les jeunes plants de moringa doivent être élevés pendant 4 à 6 semaines avant d’être transplantés lorsqu’ils atteignent environ 30 cm de haut. Oter le sachet au moment de la plantation en s’assurant que la racine n’est pas endommagée.

PROPAGATION PAR BOUTURAGE



Les boutures ligneuses, en bois dur, doivent faire un mètre de long et au moins 4 à 5 cm de diamètre. Un tiers de la longueur doit être mis en terre. Les plantes issues de bouturage n’ont pas un système racinaire profond et sont plus sensibles au vent et à la sécheresse. Elles sont aussi plus sensibles aux attaques de termites.


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mercredi 17 juillet 2019

LA CULTURE DE MORINGA, CHOIX DU SITE ET PREPARATION DU SOL




L’arbre appelé moringa (Moringa oleifera) est connu mondialement pour ses intérêts nutritionnels et médicinaux, ainsi que ses applications industrielles. Presque toutes les parties de l’arbre ont un intérêt nutritionnel. Le fruit vert se cuisine comme un légume en Inde et il est exporté vers de nombreux pays, frais ou en conserve, pour les communautés d’Indiens expatriés. La racine peut s’utiliser comme substitut du raifort. Les feuilles se consomment comme des légumes verts, bouillis, sautés ou en assaisonnement. La poudre de feuilles séchées peut s’ajouter à toutes sortes de plats en tant que complément alimentaire. La graine peut se manger grillée comme une arachide. La graine est également un floculant utilisable pour clarifier l’eau et une source d’huile très stable appelée huile de Ben. Cette huile, autrefois utilisée en horlogerie, est claire, douce, sans odeur et très résistante à l’oxydation. Elle est comestible et de plus en plus appréciée en cosmétique. Les feuilles et jeunes branches sont utilisées comme fourrage. Elles peuvent aussi être incorporées dans des formulations d’aliments pour volailles ou poissons d’élevage. L’écorce exsude une teinture bleue et peut également s’utiliser pour tanner les peaux. Le bois est utilisable en papeterie. Une hormone de croissance végétale peut être extraite des jeunes pousses. Appliquée en pulvérisation foliaire, elle accroît les rendements de nombreuses plantes. Enfin, presque toutes les parties de la plante ont des propriétés pharmacologiques.





CHOIX DU SITE
Choisissez un site dont le sol est bien drainé, afin d’éliminer les excès d’eau et de permettre les échanges gazeux entre l’atmosphère et les particules du sol. Eviter les sols argileux qui deviennent collants lorsqu’ils sont humides ou très durs lorsqu’ils sont secs. Éviter les sols infestés de termites si possible. Le site doit être dégagé afin de recevoir un ensoleillement maximal. Il doit être protégé des divagations des animaux avec des clôtures naturelles ou artificielles.

PREPARATION DU SOL

La facilité d’enracinement est une condition nécessaire à la croissance et au développement de la plante. Le moringa demande ainsi un sol bien drainé, limoneux ou sableux, pour avoir une croissante optimale. Le terrain doit être défriché si nécessaire et débarrassé de tous les matériaux végétaux indésirables. Si la densité de plantation est forte, le terrain doit être labouré et hersé à une profondeur maximale de 30 cm. Si la densité de plantation est faible (> 1 m x 1 m), il vaut mieux creuser des trous et les remplir à nouveau avec la terre, pour assurer une bonne pénétration du système racinaire sans causer trop d’érosion (le labour peut être risqué dans certains environnements tropicaux, en cas de fortes pluies, de forte pente ou de vent). Dans ce cas, les trous sont creusés sur 30 à 50 cm de profondeur et 20 à 40 cm de largeur. Au moment de reboucher le trou, mélanger la terre avec du fumier. Pour la production à grande échelle, il est recommandé d’effectuer des analyses de terre et des tests de germination pour s’assurer un bon retour sur investissement.




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mardi 16 juillet 2019

LES DIFFERENTS TYPES D'ENGRAIS NATURELS




Les engrais chimiques sont des engrais solubles et concentrés, par conséquent susceptibles de créer des déséquilibres dans le sol et dans les plantes cultivées.
De surcroît, ils leur manquent souvent certains éléments importants comme le magnésium ou les oligo-éléments. La vie du sol est menacée par ces engrais. Les résultats sont souvent spectaculaires avec les engrais chimiques ; cependant, les légumes sont gorgés d'eau et sans saveur.
Quant aux engrais azotés, ils provoquent des excès de nitrates dans les tissus des plantes. Or, les nitrates ont une fâcheuse tendance à attirer ravageurs et champignons qui s'attaqueront plus volontiers à vos plantes.


LE COMPOST



C'est le résultat de la fermentation des déchets de cuisine et du jardin. Il représente l'engrais le plus naturel et le plus équilibré. Il contient environ 1,2% d'azote, 0,4% de phosphate et 3% de potassium, et il fertilisera gratuitement votre jardin. Vous pouvez composter les épluchures de légumes, le marc de café, les coquilles d'oeufs, les mauvaises herbes non montées à graine, les tontes de gazon, les feuilles mortes. Par contre, il faut éviter d'apporter un élément en trop grande quantité.


LE MULCH OU PAILLIS


C'est un compostage de surface qui ne nécessite aucun retournement ni surveillance. Pour cela récoltez des végétaux fins et sains de votre jardin et épandez les entre les plantes. Ils se décomposent petit à petit; il faudra alors renouveler l'opération.

LES PURINS ET AUTRES DECOCTIONS



Ce sont des fertilisants liquides obtenus par la macération de certaines plantes dans l'eau (fougères, ciboulette, persil...), entraînant leur fermentation. Il faut cueillir les plantes jeunes et les mettre à macérer dans de l'eau de pluie. Utiliser pour cela un récipient en plastique ou en bois. Une mousse va se former c'est le résultat de la fermentation. Quand cette mousse aura complètement disparu, le purin sera prêt. Il faudra alors le filtrer et le stocker dans un endroit à l'abri de la lumière aux alentours de 12°C. Les décoctions et autres infusions sont des variantes de cette technique. Les purins et ses déclinaisons seront utilisés en épandage au pied des végétaux ou en pulvérisation pour stimuler la croissance et la résistance des plantes.

LES ENGRAIS VERTS


C'est une plante que l'on sème dans le but d'enrichir le sol en matière organique. Les engrais verts sont semés dans les emplacements libres du potager. Dès que vous avez besoin du terrain ou dès la floraison, fauchez l'engrais, laissez-le au sol pour qu'il sèche avant de l'incorporer au sol sur place ou à un endroit à enrichir.


LES ENGRAIS TOUT PRETS





Ce sont les engrais d'origine naturelle qui sont vendus dans le commerce et qui sont prêts à l'emploi. Pour bien doser et surtout connaître les besoins en engrais de votre sol, procédez à une analyse de votre terre.
L'azote agit sur la croissance de la plante. Les plantes sont chétives s'il y a carence, par contre en trop forte concentration, les plantes se gorgent d'eau et seront plus sensibles aux ravageurs.
Le phosphore est, indispensable au bon développement des fleurs, fruits et graines.
La potasse, permet aux plantes d'absorber les oligoéléments et donne de la vigueur. Une carence peut entraîner un jaunissement puis un dessèchement.

LE FUMIER




C'est un mélange de paille et de déjections d'animaux de la ferme. Les fumiers, qu'ils soient de cheval, de bovins, de volailles, d'âne ou de porc sont riches en nutriments. Évitez tout de même les fumiers provenant des exploitations pratiquant la culture intensive. Ils risqueraient d'être chargés en métaux lourds, pesticides et antibiotiques. En épandage n'utilisez pas de fumier frais. Il doit mûrir avant l'emploi, c'est à dire se décomposer.

Les engrais naturels sont alors une bonne alternative; de plus, ils sont souvent plus économiques. D'origine animale, végétale ou minérale, ils sont sans aucun danger pour l'homme et son environnement.

mardi 9 juillet 2019

LE ZAÏ, UNE TECHNIQUE TRADITIONNELLE AFRICAINE DE REHABILITATION DES TERRES DEGRADEES.



En langue Mooré, zai' vient du mot "zaïégré" qui veut dire "se lever tôt et se hâter pour préparer sa terre". Il s'agit en effet de récupérer des terres abandonnées, dégradées par une succession de cultures, complètement dénudées, décapées et encroûtées où le ruissellement est si fort qu'il emporte les graines et les résidus organiques qui pourraient régénérer la jachère.
Le zai' aurait été utilisé anciennement par les agriculteurs les moins nantis, ne disposant que de terres pauvres et peu de moyens de production. Cette pratique exigeante en main-d'oeuvre aurait été abandonnée à la suite de périodes d'abondance (1950-1970), de l'éclatement des familles, de la mécanisation de la préparation des nouveaux champs, de l'aménagement des bas-fonds, etc.
Cette pratique traditionnelle pourrait constituer une solution simple pour restaurer la productivité des « zipellés », sols encroûtés, tassés et blanchis par la battance des pluies et décapés par le ruissellement, littéralement « désertifiés ». En outre, elle permet de réhabiliter la couverture agroforestière de cette région semi-aride.




Les avantages du zaï
Les avantages du zaï concernent principalement la capture des eaux de ruissellement, la préservation des semences et de la fumure organique, la concentration de la fertilité et des eaux disponibles au début de la saison des pluies (plantation précoce) et en fin de saison (remplissage des grains). L'augmentation de la rugosité de la surface du champ permet de ralentir le ruissellement et le vent au ras du sol, de capturer au fond des cuvettes les débris organiques et les particules fines transportées en suspension et de protéger les jeunes plantules.
La pratique du zaï apporte encore un regain des activités biologiques du sol: avance de croissance des plantules qui profitent de la minéralisation du fumier apporté en fin de saison sèche, perforation de la croûte par les termites et régénération de la végétation ligneuse. Les poudrettes, en effet, contiennent les graines de diverses espèces consommées par le bétail qui, préparées par les acides gastriques des ruminants, germent rapidement et profitent de l'apport exceptionnel d'eau et de nutriments ainsi que de la protection des tiges de céréales, pour réinstaller un taillis agro-sylvo-pastoral à base de Balanites aegyptiaea, divers Acacias et Combretum sp., Piliostigma retieulatum, Scleroearya birrea, Adansonia digitata, Lannea acida, etc. Enfin, le zaï permet d'augmenter les surfaces cultivées et les rendements des céréales, sauf lors des années exceptionnellement sèches, ou les années où les pluies sont bien réparties, mais dans la majorité des années où les cultures ont à subir le stress de périodes déficitaires pendant les périodes sensibles de leur cycle (tallage, épiaison, floraison, remplissage des grains). Le zai' peut donc réduire l'impact négatif des aléas climatiques et sécuriser la production.




Les limites du zaï
La pratique du zaï connaît aussi des limites. Elle peut réduire l'impact d'une sécheresse de 2 à 3 semaines si le sol peut stocker suffisamment d'eau (ce qui n'est pas le cas des sols trop superficiels ou trop caillouteux), mais le zaï ne peut fonctionner de façon satisfaisante s'il ne pleut pas assez (minimum 400 mm avec une capacité de stockage du sol de 50 mm). De même, s'il pleut trop, la culture va souffrir d'engorgement au fond des cuvettes et les nutriments vont être lixiviés (observé au Cameroun). La zone optimale d'application du zaï semble limitée à la zone soudano-sahélienne (entre 400 et 800 mm) mais cela devrait encore être précisé en fonction des plantes et des sols. Même dans la zone soudano-sahélienne, l'extension du zaï est limitée par la disponibilité en main d'oeuvre et en fumier.
Le zaï exige 300 heures de travail très dur à la pioche traditionnelle (manche court et angle trop fermé entre le fer et le manche), soit environ 3 mois pour aménager un hectare (à raison de 4 heures pendant 25 jours par mois). Il demande en outre la fabrication et le transport de 3 T/HA de "poudrettes", ainsi que la confection d'un cordon de pierres autour du champ pour maîtriser le ruissellement (donc nécessité d'une charrette et d'une abondante main d'oeuvre).


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