samedi 5 janvier 2019

L'ASSOLEMENT


Une  fois  le  choix  des  cultures  fait,  on  déterminera  l'assolement  du  potager,  c'est-à-dire  la  division  du  jardin  en planches  ou «  soles  »    où  seront  cultivés  les différents  légumes. Il  n'est  pas  conseillé  de  cultiver  plus  d'une  espèce  sur  la  même  planche  car  on  risque  d'entrainer  des  problèmes d'entretien,  de  lutte  phytosanitaire  et  de  récolte.  La  seule  exception  à  cette  règle  pourra  être  la  culture  associée.  Dans ce  cas  on  cultive  en  même  temps  sur  une  seule  planche  la  culture  à  croissance  rapide  et  à  cycle  court  (laitue,  radis...) semée  entre  les  lignes  d'une  culture  à  croissance  plus  lente  (aubergine,  tomate)  et  récoltée  bien  avant  cette  dernière  en lui  laissant  pour  son  développement  toute  la surface  de  la planche. Il  ne  faut  pas  non  plus  installer  une  jeune  culture  d'une  espèce  à  côté  d'une  vieille  culture  de  la  même  espèce  car  la première  risque  de souffrir  des  problèmes  phytosanitaires  présents  sur  la dernière.

LA ROTATION DES CULTURES


La rotation  est  l’ordre de succession  des  différentes  cultures sur  une même parcelle. Pour  faire  une  bonne  rotation,  il  faut  cultiver  successivement  les  légumes  dont  les  besoins  en  éléments  nutritifs,  les profondeurs des  racines,  les  parasites  et  les maladies sont  différents. Il  faut  éviter  de  cultiver  les  mêmes  légumes  sur  les  mêmes  planches  pendant  plusieurs  campagnes.  Autrement  des problèmes  phytosanitaires  liés  au  sol  (nématodes,  champignons...)  risquent  de  se  développer  plus  rapidement  et  les éléments  nutritifs  du  sol  ne seront  pas  utilisés de  façon  optimale.  Une  bonne rotation  culturale  évitera  ces  problèmes  et tiendra  donc  compte :  
 - de  la  sensibilité  des  légumes  à  certains  problèmes  phytosanitaires,  surtout  aux  nématodes  à  galles  mais  aussi à  certaines  maladies  du  sol  (racines  roses  de  l'oignon  et  de  l’ail,  fusariose  de  la  tomate  et  du  gombo,  nervation noire du chou)  ;  
 - des  besoins  en  éléments  nutritifs  l'azote  pour  les  légumes  feuilles,  la  phosphore  et  la  potasse  pour  les légumes  fruits et  racines  ;  
 - la profondeur  de  l’enracinement  des  légume

*Sensibilité  de  quelques légumes  aux  nématodes â  galles
Plantes très attaquées :  baselle,  betterave,  carotte,  céleri,  concombre,  courgette,  courge,  gombo, laitue,  melon,  pastèque,  persil,  pomme  de  terre,  aubergine,  piment,  poivron,  variétés  sensibles  de  tomate,  patate  douce  et haricot.
 Plantes  peu  attaquées : chou.  oignon,  ail tomates,  patate  douce  et  haricot.
 Plantes  pas  ou  très peu  attaquées :  poireau,  radas,  navet,  variétés résistantes  de :  menthe,  fraisier. Plante  piège :  arachide .

* Profondeur  d’enracinement  de  quelques légumes
Peu  profond :  ail,  laitue,  oignon,  radis... 
Moyennement  profond :  aubergine.  betterave,  carotte,  chou,  courgette,  concombre,  haricot,  
 Profond :  asperge,  melon,  patate  douce,  pastèque,  manioc..

Dans  une  bonne  rotation  culturale,  une  culture  très  attaquée  par  les  nématodes  à  galles  sera  suivie  par  une  culture résistante,  un  légume  feuille  par  un  légume  fruit  ou  racine,  une  culture  à  un  enracinement  peu  profond  par  une  culture à enracinement  plus profond. 
Une  rotation  des  cultures  bien  planifiée  est  une  composante  importante  des  systèmes  de  production  biologique  et s’avère un  élément  clé  pour  assurer  une  gestion optimale  des  nutriments.  En  bref,  la  rotation  des  cultures  doit  chercher à : 
 -  Favoriser  le  recyclage  et  la  mise  en  disponibilité  des  nutriments  provenant  des  résidus  laissés  par  les  cultures précédentes; 
 - Importer  de l’azote nouveau sur  la  ferme par  l’implantation de  légumineuses,  fixatrices  d’azote  symbiotique;  
 - Protéger  les sols et  assurer  un recyclage optimal  des  reliquats nutritifs,  évitant  le  lessivage en saison  morte. 

En  pratique,  la  rotation  des  cultures  est  construite  de  manière  à  faciliter  l’intégration  des  pratiques  liées  à  la  stratégie de fertilisation.  Voici  quelques  indications  les  plus  importantes :  
 - Intégrer  suffisamment  de cultures  de  légumineuses  pour  produire  sur  la  ferme tous les besoins d’azote;
  - Disposer  les  cultures  plus  exigeantes  derrière  la  légumineuse  de  manière  à  recycler  au  mieux  l’azote  mis  en disponibilité;  
 - Offrir  les  conditions  optimales  pour  l’épandage  des  fumiers  de  manière  à  maximiser  le  recyclage  des nutriments;

vendredi 4 janvier 2019

MALADIES FONGIQUES, PRÉVENIR OU GUÉRIR ?

Afin de lutter efficacement contre les attaques fongiques  et garantir un bon rendement, un minimum de dispositions devrait être respecté. À savoir :
Stratégie préventive  (de protection ou pré-infection):  le fongicide est appliqué avant le début d’une période d’infection dans l’objectif de prévenir les effets de  cette infection. La stratégie consiste à détruire le champignon avant sa pénétration dans la feuille ou durant les premiers stages de développement du champignon, comme la germination des spores.  Les fongicides de contact sont efficaces en prévention, mais des  applications répétées sont souvent nécessaires pour protéger le feuillage en croissance et contrecarrer la perte d’efficacité du fongicide due au  lessivage ou à la dégradation.
Stratégie réactive (curative ou post-infection):  Les fongicides utilisés en post-infection sont appliqués après une période d’infection avec  l’objectif  de traiter  une infection qui a eu lieu. Ces fongicides agissent sur un stade de  développement plus avancé du champignon et empêche celui-ci de coloniser le tissu végétal. Cette approche est efficace contre une infection non prévue, contre les infections graves (risque élevé) et  permet de pallier à un lessivage d’un fongicide non pénétrant.
 Éléments d’une lutte chimique efficace:
 •  Application des fongicides selon les risques, le temps écoulé depuis le dernier traitement et les conditions météorologiques.
•  Le choix des fongicides selon leur mode  d’action et une stratégie anti-résistance
•  La bonne dose et la bonne préparation de la bouillie
 •  En général les fongicides non absorbés par la  plante sont délavés par 25 mm de pluie
  Plusieurs facteurs peuvent être responsables  de la faible efficacité d’un traitement de fongicide:
-utilisation d’un produit inapproprié,
- erreur dans la  préparation de la bouillie,
- mauvaise calibration du pulvérisateur,
 -mauvaises  conditions d’application, lessivage par la pluie,
- mauvais moment d’intervention et  la résistance du champignon au fongicide. 

DÉPLACEMENT DU FONGICIDE DANS LA PLANTE


Une fois appliqué sur une plante  ou dans le sol, les fongicides restent à la surface de la plante ou pénètrent dans la plante. On peut donc tout de suite distinguer deux grands groupes : 
 1- Les fongicides de surface (contact) qui ne  sont pas absorbés par la plante. 
 2- Les fongicides pénétrants qui sont absorbés par la plante. On  distingue 3 types de fongicide pénétrants :
 # Systémique local ou trans-laminaire  
 # Systémique à diffusion ascendante (mobile dans le xylème, diffusion acropétale) 
 # Systémique complet (diffusion ascendante et descendante, diffusion acropétale et basipétale)
 Lorsqu’un fongicide de  surface  est appliqué, les gouttelettes s’étendent sur la feuille mais ne pénètrent pas dans la feuille. Les feuilles qui  émergent après l’application ne sont donc pas protégées et le fongicide est  lessivé par la pluie et parfois désactivé par le soleil.
 Lorsqu’un fongicide  pénétrant et trans-laminaire  est appliqué, les gouttelettes s’étendent sur la feuille et pénètrent dans la feuille. Ces fongicides pénètrent dans  la plante sous la cuticule au niveau du point de contact entre la  plante et la gouttelette de fongicide, mais ne voyagent pas dans la plante. Comme  le fongicide ne se déplace que  localement dans la plante, les feuilles qui émergent après l’application ne  sont pas protégées mais le fongicide n’est pas lessivé par la pluie une fois  pénétré dans la plante.  
Un fongicide  pénétrant, systémique à diffusion ascendante  peut être appliqué au sol.  Il est alors absorbé par les racines ou sur le feuillage pour une absorption foliaire. Une fois appliqué, le fongicide se déplace  vers le haut de la plante (apex, point de croissance) avec la sève montante. Les feuilles qui émergent après l’application sont donc protégées et le fongicide ne peut pas être  lessivé par la pluie. 
 Les fongicides  pénétrants complètement systémique  sont généralement appliqués sur le feuillage, mais peuvent également être appliqué  dans le sol. Lorsque le fongicide est absorbé par la plante, il se déplace vers  le haut (apex) et le bas (racine) de  la plante avec la sève montante et descendante. Les feuilles qui émergent après l’application sont donc protégées et le fongicide ne peut pas être lessivé par la pluie.  
NB : TOUJOURS DEMANDER L'AVIS D'UN SPÉCIALISTE AVANT TOUTE UTILISATION DE PESTICIDES.

jeudi 3 janvier 2019

COMMENT OBSERVER ET DÉTERMINER LA TEXTURE D'UN SOL ?





Pour déterminer la texture d'un sol, Il  faut  : 
 1- prélever  un  échantillon du  sol  suffisamment  grand pour  remplir  environ  un quart  de la paume de  la  main ;  2- enlever  les corps étrangers  (racines, semences, insectes)  et  les matériaux  supérieurs à  2 mm  (du gravier)  ; 
  3- ajouter  un  peu  d’eau  sur  l’échantillon  et  malaxer  le  sol  pour  ainsi  obtenir  une  pâte.  Le  sol  doit  être uniformément  mouillé, sans présence d’agrégations  ;
  4- rouler  d’abord  la  pâte  entre  le  pouce  et  l’index  pour  former  «  une  boule  »  ou  un  «  cylindre  »en  faisant  aller  et venir  la  pâte  de  la  paume  de  la  main  vers  l’extrémité  des  doigt  set  vice-versa;
ceci  permettra  de  distinguer  s’il s’agit  principalement  de  :   
 # sable  :  on  sent  les  grains  de  sable  entre  les  doigts  et  le  sol  ne  colle  pas  aux  doigts  ;  il  n’a  pas  de cohésion  et  la  boule  casse  facilement  quand  on exerce  une  pression  avec  les  doigts  ;  le cylindre ne  se  forme pas  facilement.
 # limon  :  on  sent  que  la  pâte  colle  partiellement  aux  doigts  ;  on  peut  bien  faire  une  boule  qui  ne  casse pas  facilement  quand on la presse  entre  les  doigts ;  on  peut  former  un cylindre qui, courbé en  forme de U, laisse  apparaître des fissures.
 # argile  :  la  pâte  est  très  souple  et  colle  aux  doigts  ;  on  peut  facilement  faire  une  boule  et  faire  un  creux dedans ou donner  une  forme à  la pâte  ;  il  est  facile de  former  un cylindre qui  ne présente pas de  fissure quand  il  est  courbé en forme de  U.

LA PRÉPARATION DES PLANCHES ET L'EMPLACEMENT DE LA PÉPINIÈRE



La  pépinière  est  l’endroit  où  les  plantes  passent  les  premières  semaines  de  leur  vie.  Elle  sert  à  la  multiplication  ou  à  la reproduction  des  plantes.  Certaines  espèces  nécessitent  des  conditions  de  germination  très  soignées.  Elle  doit  être installée  le  plus  proche  possible  d’un  point  d’eau  et  on  doit  y  apporter  le  maximum  de  soins  (ombrage  léger,  abris contre  les  vents  violents  etc.).  C'est  donc  une  partie  très  importante  du  potager.  La  réussite  de  la  culture  ainsi  que l’importance des  récoltes  dépendront  en grande  partie  des  soins  apportés  aux plantes  en pépinière. Les avantages  d'un semis en pépinière  sont: 
  --une économie de  place  et  de temps car  les  jeunes plants n'occuperont  qu'une  petite  partie  du  jardin  et  laisseront ainsi  la place  à d'autres cultures  pendant  encore quelques  semaines  ; 
 - une  économie  de  graines  car  la  plupart  des  plants  produits  sera  repiquée  et  il  ne  sera  pas  nécessaire  d'éclaircir le semis. Ceci  est  encore  plus important  pour  les  semences  hybrides, qui  sont  parfois assez  coûteuses  ;
 -  une  économie  d'eau,  d'engrais  etc.  suite  à  la  surface  relativement  plus  petite  d'une  pépinière  par  rapport  à  un semis direct  ; 
 - une  amélioration  des  soins  apportés  aux  plants  car  il  est  plus  facile  de  contrôler  un  semis  en  pépinière  qu'un semis  direct  ; 
 - la possibilité de choisir  les  plants  les  plus sains  et  vigoureux  pour  le  repiquage. Etant  donnée  l'importance  de  la  pépinière,  il  convient  donc  de  l’installer  au  meilleur  endroit  du  jardin  en  observant  les critères  suivants  :
  #choisir  un  endroit  d'accès facile  et  le  plus  près  possible  d'un  point  d'eau.  Cette  eau  doit  être  de  bonne  qualité  et disponible en quantité  suffisante.
choisir  un  terrain plat  avec  un sol  léger  et  bien  drainé. - #protéger  l’endroit  du  vent,  par  un  brise-vent,  et  éventuellement  des  pluies  pendant  l’hivernage  et  du  soleil  par forte chaleur. Des  abris de  feuilles, de  tiges,  etc. peuvent  convenir. Ne pas  oublier  d'enlever  ces abris quand ils ne sont  pas nécessaires  car  les  plants  en  pépinière  ont  besoin  d'une bonne  aération  et  de  beaucoup  de lumière.
# changer  l'emplacement  de  la  pépinière  de  temps  à  autres  dans  le  but  d'éviter  le  développement  de  problèmes phytosanitaires  liés au  sol  (nématodes, maladies), ou  désinfecter  la pépinière. La  surface  de  la  pépinière  sera  fonction  de  la  surface  de  production  et  des  différentes  espèces  qu'on  veut  cultiver.  Les fiches  techniques  des  différentes  cultures  donnent  des  renseignements  plus  précis  sur  le  semis  en  pépinière  de quelques  espèces  maraîchères.
 Les différentes étapes à  suivre sont  :
  *Délimiter,  avec  des  piquets,  des  planches  de  1  à  1,2  mètre  de  largeur  et  choisir  la  longueur  en  fonction  du terrain  et  de  la  surface  nécessaire.
 *Laisser  des  passe-pieds  de  0,3  à  0,5  m  de  largeur  pour  faciliter  les  travaux de  semis  et  d'entretien.  Eventuellement  faire  des  ados  autour  des  planches  pour  conserver  l'eau  ou confectionner  des  planches  surélevées  si  l’on craint  un  excès  d'eau.
 * Apporter  1  à  2  kg  de  matières  organiques  (poudre  d'arachide,  compost,  fumier)  bien  décomposées  par  mètre carré.
 * Epandre  ces  matières  organiques  de  façon  régulière  sur  la  surface  de  la  planche  et  les  incorporer  par  un bêchage.  Ce  ratissage servira en même temps à  niveler  la planche une première fois.
 * Faire  un  deuxième  nivellement  de  la  surface  à  l'aide  d'une  règle  en  bois.  Ceci  permettra  de  faire  les  sillons  du semis à  une  profondeur  uniforme et  d'assurer  un bon  contact  entre les  graines  et  le  sol. -  Désinfecter  la  planche  pour  éviter  la  fonte des  semis, les mauvaises herbes  et  les nématodes. -  Exécuter  une  bonne  pré-irrigation  des  planches,  de  préférence  le  soir  avant  le  semis,  et  contrôler  si  cet   arrosage a  été bien  exécuté.

QUELQUES CONSEILS POUR L'IRRIGATION


Une bonne irrigation est indispensable pour un bon développement des plantes et un bon rendement. Cependant quelques petits conseils d'usage sont importants. À savoir :
-  Calculer  la  surface  à  cultiver  en  fonction  de  la  quantité  d'eau  disponible,  éventuellement  délimiter  les  petites parties sur  les  planches  qui  correspondent  à  la surface  à  arroser  avec  un ou deux  arrosoirs
-  arroser  de préférence  tôt  le  matin, sinon dans l'après-midi  ;
-  arroser  même  en  « hivernage  »  quand  les  pluies  sont  irrégulières  ou  insuffisantes  mais  toujours  en  tenant compte de  l'importance  de  ces pluies  pour  les  cultures  ;
-  vérifier  si  l'eau  atteint  bien  la  zone  des  racines  et  que  l'arrosage  n'est  pas  superficiel,  ni  excessif'.  Pour  vérifier si  la quantité d'eau utilisée  pour  l'arrosage est  suffisante, on creuse un trou d'environ  20 à 30 cm  de profondeur au milieu de  la planche. Ensuite on prend un  échantillon  de terre à  cette  profondeur  et  on essaye de  former  une boule  de  terre  avec  les  mains.  Si  cette  boule  reste  entière  sur  les  mains  et  si  les  mains  sont  légèrement mouillées  quand  on  la  presse,  l'arrosage  est  suffisant  et  les  plantes  se  développeront  bien.  Si  la  terre  «  coule  » librement  entre  les  doigts  (sable)  ou  si  elle  forme  des  mottes  dures,  desséchées,  il  n'y  a  pas  eu  d'arrosage  ou  la quantité  d'eau  n'était  pas  suffisante.  Les  plantes  souffriront,  resteront  petites,  produiront  peu  et éventuellement,  flétriront.  Si  l'eau  s'échappe  trop  facilement  de  la  boule  sur  les  mains,  il  y  a  un  excès  d’eau. Alors,  on risque  l'asphyxie  du sol  et,  dans  certains cas,  le développement  de  certaines  maladies.
-  sur un  sol  sec, faire  une  copieuse  pré-irrigation,  de  2  à  3  arrosoirs  par  m2.  Cela  facilitera  le  labour  et  la  reprise des plants repiqués, ou plantés  ;
-  biner  régulièrement  afin  d'assurer  une  meilleure  pénétration  ainsi  qu'une  moindre  évaporation  de  l'eau  dans  le sol. Un binage  vaut  un arrosage  ;
-  un  bon  paillage  et  l'installation  d'un  brise-vent,  peuvent  diminuer  les  quantités  d'eau  nécessaires  pour  les arrosages.
-  en  sol  sablonneux,  on  arrose  plus  souvent  (chaque  jour)  mais  avec  des  doses  plus  petites  ;  en  sol  lourd,  on arrose  moins souvent  (tous  les  2  à 3  jours)  mais  avec  des  doses  plus  importantes  ;
-  augmenter  les  doses  d'arrosage  quand  il  fait  plus  chaud,  quand  il  y  a  du  vent  sec  (harmattan),  ou  quand  l'eau est  légèrement  salée.  Augmenter  aussi  les  doses  d'eau  en  fonction  du  développement  de  la  plante.  Les arrosages  doivent  être  très  importants  au  moment  de  la  formation  des  récoltes  (tubérisation  de  la  pomme  de terre  et  de  la  patate  douce,  formation  des  bulbes  de  l'oignon,  formation  des  pommes  des  choux  et  des  laitues, formation  des  fruits  de  melon,  tomate...).  Diminuer,  parfois  même  arrêter  les  arrosages  en  fin  de  culture  pour certaines  espèces  (pomme en de terre, oignon).
-  éviter  le  gaspillage  de  l’eau  par  un  bon  nivellement,  et  éventuellement,  la  construction  d'ados  autour  des planches,  ou de  cuvettes  autour  des  pieds des plantes. -  s'il  y  a  risque  d'excès  d'eau  (hivernage),  faire  des  cultures  sur  billons  ou  sur  planches  surélevées.  Par  rapport aux passages  afin d'assurer  un meilleur  drainage.

LA QUALITÉ DE L'EAU, UN FACTEUR INDISPENSABLE POUR UNE BONNE PRODUCTION VÉGÉTALE


L'eau  d'irrigation  doit  être  de  bonne  qualité.  Il  est  possible de reconnaitre un  problème  de  salinité  de l'eau  ou du  sol, si, malgré  l'apport  des  doses  d’arrosages  nécessaires  et  le  respect  des  autres  techniques  culturales,  les  plantes  poussent mal,  restent  chétives,  flétrissent,  montrent  des  brûlures  des  feuilles,  produisent  peu  et  donnent  éventuellement  des petits  fruits.   En cas  de doute  sur  la qualité de  l'eau d'irrigation en  ce  qui  concerne  la présence de sels,  il  faut  faire  analyser  l’eau. Les  cultures  maraîchères  réagissent  différemment  à  la  présence  de  sels  dans  l'eau  d'irrigation  ou  dans  le  sol  comme indiqué ci-dessous :
 + cultures  très sensibles :  haricot, carotte, oignon, radis,  laitue, fraise,  céleri, petit  pois ainsi  que les  semis et  les  jeunes  repiquages  de toutes  les  cultures.
 + Cultures moins sensibles : piment, patate douce, pomme de  terr e, chou, melon, concombre, tomate, courge, gombo, pastèque,  manioc, bisap, aubergine.
 + Cultures peu  sensibles :  betterave potagère, chourave, asperge, épinard.
 Si on a  un  léger  problème de  salinité de  l'eau d'irrigation, on observera  les règles  suivantes  :
 -  assurer  une copieuse  pré-irrigation  des  planches avant  le semis, la plantation ou  le  repiquage  ;
 -  arroser  plus  souvent  avec  des  petites  doses  et  augmenter  la  dose  totale  d'irrigation  sans  créer  des  conditions d'asphyxie  pour  les  racines  ;
 -  lutter  contre l'évaporation de  l'eau par  les  binages, le paillage, les brise-vent,  etc.  ;
 -  améliorer  la rétention de l'eau par  le  sol  en apportant  des  matières  organiques  ;
 -  choisir  des  espèces maraîchères  peu ou moins sensibles  à la  présence  de  sels  ;
 -  choisir  un  système  d'irrigation  mieux  adapté  comme  par  exemple  l'irrigation  par  aspersion  au  lieu  de l'irrigation  à  la  raie  ;
 -  assurer  un bon  lessivage du  terrain (pluies  de  l'hivernage, arrosage  à l'eau douce)  ;
 -  mélanger, dans  la mesure du possible,  l'eau légèrement  salée avec  une  eau douce  (stockage des  eaux des  pluies de  l'hivernage).
 -  si la  salinité  de  l'eau  est  due  à  la  présence  de  sels  de  sodium,  on  risque  des  problèmes  de  perméabilité  du  sol, surtout  dans  les sols plus  lourd.

mercredi 2 janvier 2019

GÉNÉRALITÉ SUR LES ACARIENS ET LES NÉMATODES


 -Les  acariens : Ils  ne  sont  pas  des  insectes  mais  de  toutes  petites  araignées,  souvent  invisibles  à  l'œil  nu.  Ils  se  nourrissent  en suçant  le  contenu  des  cellules  des  tissus  de  la  plante,  surtout  les  feuilles,  entraînant  ainsi  des  déformations,  des décolorations,  un  aspect  brillant  à  la  face  inférieure  des  feuilles,  le  brunissement  des  feuilles  et  un  affaiblissement généralisé  de  la  plante.  Plusieurs  cultures  maraîchères  peuvent  être  attaquées  par  des  acariens.  C'est  le  cas  de  la pomme de  terre, la tomate,  le  haricot,  le manioc, l'aubergine,  le  fraisier  etc.



 -Les  nématodes     A  certains  endroits  sur  les  parcelles  de  cultures  maraichères,  il  est  parfois  possible  d'observer  des  plantes  qui  se développent  mal,  qui  restent  chétives  et  flétrissent,  sans  que  les  parties  aériennes  semblent  être  attaquées  par  des parasites.  Dans  ce  cas,  il  faut  déterrer  une  ou  plusieurs  plantes  et  en  examiner  les  racines.  Si  celles-ci  présentent des  gonflements,  ou  des  galles  irrégulières,  elliptiques  ou  rondes  souvent  disposés  en  chapelet,  les  plantes  sont attaquées  par  des  nématodes à  galles.   Ce  sont  des  petits  vers  invisibles  à  l’œil  nu  qui  attaquent  les  racines  et  les  tubercules  et  qui  se  nourrissent  aux dépens  de  la  plante  en  provoquant  des  gonflements  typiques  sur  les  racines  et  sur  les  tubercules.  En  cas  d'attaque sévère,  tout  le  système  radiculaire  devient  noduleux,  la  plante  ne  forme  plus  de  racines  et  ainsi  n'est  plus  capable de  s'alimenter  en  eau  et  en  éléments  nutritifs.  Les  nématodes  restent  dans  le  sol  et  peuvent  attaquer  la  plupart  des cultures  maraîchères  ainsi  que  certaines  mauvaises  herbes.  Une  bonne  rotation  culturale  et  l'utilisation  de  variétés tolérantes ou  résistantes  réduiront  les  problèmes  de nématodes  à galles. 

GÉNÉRALITÉ SUR LES INSECTES


L'identification  des  différents  problèmes  est  une  question  de  connaissance  et  surtout  de  beaucoup  d'expérience.  Pour identifier  les  ennemis  des  cultures  maraîchères,  on  devra  se  référer  aux  illustrations  et  aux  descriptions  par  culture dans  les  fiches  techniques  par  espèce.  En  cas  de  doute,  il  est  préférable  de  consulter  l'encadrement  compétent  ou  un spécialiste  dans  ce  domaine. Une  mauvaise  identification,  surtout  si  elle  débouche  sur  une  erreur  de  traitement,  ne  fera  qu'augmenter  les  problèmes ainsi  que les  pertes  financières  des  maraîchers.  Les cultures  maraîchères peuvent  être  attaquées  par  :

  -les  insectes :
 Les  insectes  sont  de  taille  et  de  forme  très  variables,  certains  sont  petits  et  difficilement  visibles  comme  par  exemple les  thrips  de  l'oignon,  des  pastèques...  d'autres  sont  grands  et  les  différentes  parties  du  corps  sont  souvent  faciles  à distinguer  comme  chez  les  sauterelles,  les  criquets,  etc.  La  plupart  des  insectes  adultes  ont  des  ailes.  Au  cours  de  leurs développements,  les  insectes  subissent  des  transformations  dont  les  étapes  successives  sont  l’œuf,  la  larve,  la  nymphe et  l'adulte. Parfois  ces  stades  sont  bien  distincts  les  uns  des  autres  et  c'est  souvent  la  larve  qui  cause  les  dégâts  comme  dans  le  cas des  chenilles  des  papillons,  les  asticots  des  mouches,  les  larves  des  coléoptères,  etc. Dans  d’autres  cas  tous  les  stades  se  ressemblent  et  l’insecte  est  nuisible  durant  toute  la  durée  de  sa  vie.  Ceci  est  le  cas des  pucerons, des  sauterelles. Les types  de  dégâts  provoqués par  les  insectes  sont  différents:
+  les insectes  broyeurs  se  nourrissent  en  broyant  les  différentes  parties  de  la  plante  (feuilles,  tiges,  fruits).  C'est le cas  des chenilles, de beaucoup de larves  et  d'adultes  de coléoptères,  des  criquets et  des  sauterelles  ; +  les  insectes  piqueurs-suceurs  enfoncent  leur  rostre,  une  sorte  d'aiguille  creuse,  dans  les  tissus  tendres  de  la plante  dont  ils  sucent  la  sève.  Ils  affaiblissent  ainsi  la  plante  et  peuvent  la  déformer.  Certains  peuvent transmettre  des  maladies  virales.  Les  cochenilles,  les  pucerons,  les  thrips  etc.  sont  des  insectes  piqueurs suceurs.
Plusieurs  insectes  vivent  dans  la  plante  pendant  une  partie  plus  ou  moins  importante  de  leur  vie. L'œuf  peut  être  déposé  sur, ou  dans, les  fruits,  feuilles  ou  tiges  et  la  larve  qui  en  sort  se  nourrit  en  creusant  des galeries,  ou  en  dévorant  l'intérieur  de  ces  fruits,  feuilles  où  tiges.  La  lutte  contre  ces  ravageurs  est  souvent assez  difficile  surtout  quand  les  dégâts  ne  s'observent  que  tardivement.  Les  mouches  mineuses  des  feuilles  et des  tiges,  les  mouches  des  fruits,  (melon,  piment,  pastèque,  courgette), les  chenilles  qui  s'attaquent  aux  fleurs et  aux  jeunes  fruits,  les  vers  des  fruits  (tomate,  aubergine)  sont  des  exemples  d'insectes  creusant  à  l'intérieur de certaines parties de  la plante  ;
 + les  insectes  souterrains  s'attaquent  au  système  radiculaire  ou  aux  tubercules  de  certaines  cultures  dans lesquels ils  creusent  des galeries. C'est  le  cas  du charançon de  la patate  douce, des  termites etc.  ; En  plus  des  insectes  spécifiques  pour  chaque  culture  qui  sont  décrits  dans  les  fiches  techniques  par  espèce,  il  existe  un nombre d'insectes  peu ou pas  spécifiques  qui  peuvent  s'attaquer  à  plusieurs cultures. Parmi  ceux-ci  on trouve:
   +les  criquets  et  les  sauterelles  :  de  gros  insectes  broyeurs,  qui  peuvent  provoquer  des  dégâts  très  sérieux, surtout  en  hivernage,  et  contre  lesquels  on  utilisera  surtout  des  appâts  empoisonnés.  Détruire  les  larves  aux lieux de ponte  ; 


+  les  mouches  blanches  :  de  petits  insectes  blanchâtres  qui  sont  des  piqueurs  suceurs  et  que  l'on  trouve généralement  à  la  face  inférieure  des  feuilles.  Les  adultes  s'envolent  dès  que  l'on  touche  la  plante  mais  les larves  restent  immobiles.  Ces  insectes  sont  surtout  dangereux  par  les  viroses  qu'ils  peuvent  transmettre  à diverses cultures  maraîchères  (tomate,  pomme de  terre,  manioc, patate douce, melon, haricot). 
Il  est  plutôt  rare  de voir  des  attaques  importantes de  mouches blanches.  Le plus souvent  on observera  quelques individus par  plante  ; 
  + Les  pucerons  :  de  petits  insectes  piqueurs-suceurs  que  l'on  trouve  en  colonies  sur  les  organes  jeunes  (feuilles, boutons  floraux,  jeunes  pousses)  de  plusieurs  cultures  maraîchères.  Ils  déforment  la  plante  et  provoquent  un arrêt  de  croissance.  Un  champignon  noir,  appelé  fumagine  se  développe  sur  les  substances  sucrées  secrétées par  les  pucerons.  Ils  transmettent  aussi  des  maladies  virales.  Certaines  coccinelles  utiles  dévorent  les  larves  et les  adultes  ; 
 + les termites  :  elles peuvent  miner  les  tiges,  racines  et  tubercules des cultures  et  provoquent  ainsi  l'affaissement ou  bien  le  jaunissement  de  celles-ci.  Ne  pas  laisser  sur  les  parcelles  cultivées  des  débris  végétaux  en décomposition.  Arroser  régulièrement  et  éventuellement  utiliser  un insecticide du  sol  ; 
e  miride  :  petit  insecte  piqueur-suceur  noir  dont  les  larves  et  les  adultes  provoquent  un  affaiblissement  de  la plante et  l'apparition  de petits points  décolorés  ;   la  mouche  mineuse  :  une  mouche  dont  les  larves  creusent  des  galeries  à  l'intérieur  des  feuilles  de  plusieurs cultures  maraîchères.  Un  insecte  utile,  une  guêpe  parasitaire  peut  parasiter  les  larves  de  la  mouche,  il  faut donc  faire attention  à l'utilisation d'insecticides  qui  risquent  de  détruire  aussi  ces  insectes  utiles  ;

NORMES DE PRODUCTION DES SEMENCES