lundi 25 février 2019

LES DIFFÉRENTS TYPES D'ENGRAIS NATURELS


Les engrais sont des substances naturelles ou synthétiques que l’on utilise pour fournir des éléments nutritifs essentiels à la croissance des plantes. L’action consistant à apporter un engrais s’appelle la fertilisation.

1-



Un engrais vert est une plante semée par un agriculteur dans le but d'améliorer et de protéger un sol, et non dans l'optique d'être récoltée. Ils peuvent être divisés en trois principales catégories : les cultures intercalaires, qui sont semées en même temps ou après la culture principale et entre les rangs de celle-ci, les engrais verts en dérobée (ou cultures de couverture), qui pousseront soit avant soit après la culture principale et les engrais verts de pleine saison (ou saison complète), qui vont remplacer la culture principale pendant toute une saison[1]. Les engrais verts seront détruits soit par le gel au cours de l'hiver, soit par l'agriculteur par un travail mécanique (roulage, brûlage, labour ou autres) ou par un traitement herbicide.

2-
Le compost résulte d'un processus de transformation, ayant pour origine l'humain, alors que l'humus résulte d'une transformation naturelle. En revanche, l'humus partage avec le compost beaucoup de propriétés, notamment la capacité à retenir l'eau et les nutriments.
Le compost est le moyen le plus facile et le plus économique pour fertiliser le sol. Chacun peut en fabriquer chez soi avec des déchets organiques tels que les restes de fruits, les épluchures de légumes, les feuilles mortes ou encore les coquilles d’œuf.
Le compost peut être utilisé en agriculture, notamment en grandes cultures, maraîchage et sur prairies. Son usage améliore la structure des sols(amendement du sol par apport de matière organique), et apporte des quantités non négligeables d'éléments fertilisants (azote, phosphore, potasse notamment). Une partie importante de l'azote contenu dans les composts est sous forme organique : intégré au sein de molécules complexes, il est rendu disponible pour les plantes de manière progressive. L'utilisation de compost augmente également la biodiversité de la pédofaune.
Au jardin, il sert à fertiliser les plates-bandes, les arbres fruitiers et le potager. Il peut également être utilisé comme terreau pour les plantes en pot et pour faire du nitrate de potassium (salpêtre). Il peut être extrait pour y multiplier les micro-organismes et les transporter ainsi dans un liquide. Le but étant alors de pulvériser sur les parties foliaires des cultures et créer une concurrence et une prédation contre les maladies (cryptogamiques ou bactériennes) par action préventive ou curative. Le jus de compost peut aussi être arrosé sur les cultures ; il participe alors à la diminution de la fréquence et des quantités astronomiques de compost sur les cultures de plusieurs hectares de SAU (surface agricole utile). Les micro-organismes transportés dans le sol vont entre autres aider à dégrader la matière organique présente dans le sol et digérer les pollutions.

3-
La matière organique (MO) est la matière fabriquée par les êtres vivants (végétauxanimauxchampignons et autres décomposeurs dont micro-organismes).
La matière organique compose leurs organes (tige, coquille, muscles, etc). Elle compose la biomasse vivante et morte (nécromasse) au sein d'un cycle décomposition/biosynthèse où une partie de cette matière est fossilisée (charbon, pétrole, gaz), minéralisée ou recyclée dans les écosystèmes et agro-écosystèmes.
La matière organique se distingue du reste de la matière — minérale —, à plusieurs titres : une faible proportion dans l'univers ; le rôle central joué par le carbone ; une évolution rapide au sein de cycles notamment dans les écosystèmes où elle passe par des étapes de décomposition. Elle est à l'origine de la couleur thé (acides humiques) des eaux s'écoulant dans les forêts ou tourbières, et de la couleur noire des sols riches en humus ou de certains sédiments riches en matière organique. Elle joue un rôle important dans la cohérence et la stabilité des sols. Elle peut être localement concentrée dans les sédiments et dans le noyau vaseux des estuaires, avec alors un comportement et une évolution biochimique particuliersnotamment lors du passage de l’eau douce à l’eau salée.

NB : Sachez que l’action des fertilisants chimiques est rapide, mais ils détruisent le sol au fur et à mesure de leur utilisation. Mieux vaut privilégier les fertilisants naturels pour une culture plus responsable.

dimanche 17 février 2019

GÉNÉRALITÉ SUR LA FERTILISATION





Un sol fertile permet à la plante de trouver  tous les éléments nécessaires  à son développement.  Il  met à sa disposition,  de l’air, de l’eau des  éléments nutritifs indispensables et permet aux racines de se développer convenablement.
La FERTILISATION est  l'ensemble  des  techniques  assurant  la  fertilité du  sol. Elle englobe  toutes  les pratiques  agricoles. De  façon  plus  restrictive, elle est l'ensemble  des  techniques  agricoles permettant la mise  en œuvre  des matières  fertilisantes.  Ces opérations  ont  pour but de conserver  ou  améliorer  la productivité  d’une  terre.
La FERTILITE des sols est une notion importante dans les domaines de l'agriculture et de l'agronomie, désignant l'aptitude d'un sol à produire dans les conditions actuelles de culture. Elle est une des composantes de la qualité des sols.

Pourquoi fertiliser le sol ? 
Le  sol du  jardin  potager  est  fortement  sollicité  pour la culture  des légumes  que  nous y plantons,  ils y  prélèvent  leurs  nutriments  régulièrement  et  sans  apports,  il  va  s’appauvrir  petit  à  petit, il ne pourra plus assurer les conditions optimales de croissance aux cultures. Le  but  de  la  fertilisation  est  donc  bien  d’apporter  les  éléments  nécessaires  pour que  le  sol  puisse  fournir aux plantes une alimentation équilibrée et suffisante. Les  principaux nutriments  des végétaux  sont l’azote  (N)  apprécié  des légumes  feuilles ; le phosphore (P) apprécié  des légumes  grains et  bulbes ; le potassium  (K) apprécié  des légumes  racines  et  fruits ; ainsi que des compléments minéraux : fer (Fe), magnésium (Mg)…

Comment fertiliser le sol de son jardin ? 
Par un  apport d’amendement,  c’est-à-dire  en  incorporant un  produit au  sol  pour en modifier la structure. L’idéal étant d’apporter le maximum de matières organiques. Décomposés par les êtres  vivants  du  sol, ces  «  déchets  »  fourniront une  grande  diversité  d’éléments  nutritifs  à  vos plantes, vous entretenez l’humus du sol !
L’utilisation  d’engrais  liquides  (N,  P,  K) n’est  pas  satisfaisante  car  ils sont  destinés  directement  à  la plante qui prélève ce dont elle à besoin mais le reste s’infiltre pour finir dans la nappe phréatique sans pouvoir profiter au sol causant ainsi sa pollution.

Les différents apports au jardin naturel 
-Le  meilleur  engrais  organique  est  le  compost,  il  apporte en  même  temps  de  l’humus  et  des nutriments.
-Les  paillages  (feuilles  mortes,  paille,  tontes,  taille de  haie,  écorces…)  offrent une  couverture  au  sol tout  en  le  fertilisant  au  fur et  à  mesure  de  sa décomposition.
-Les engrais  verts sont semés pour éviter  de laisser un sol nu mais ils peuvent fixer l’azote de l’air et le restituer au sol.
-Coquille  d’œuf,  poudre  d’os, ils apportent  du  phosphore.
-La cendre de bois apporte du potassium.P
-Pour des déficits spécifiques, vous pouvez faire des apports de tourbe, sang séché etc.

NB : TOUJOURS DEMANDER L'AVIS D'UN SPÉCIALISTE AVANT TOUTE UTILISATION D'UN ENGRAIS CHIMIQUE.




samedi 16 février 2019

SAVOIR CHOISIR SA MÉTHODE D'IRRIGATION




Pour  que l'agriculteur puisse choisir la méthode d'irrigation la plus adaptée a son cas particulier, il faut qu'il soit capable d'évaluer  les  avantages et les désavantages de chaque méthode. Il doit être capable de sélectionner la technique d'irrigation qui s'adapte le mieux aux conditions  locales. Malheureusement, dans la plupart des cas, il n'y  a pas une solution unique : chaque méthode a ses avantages et ses désavantages. Le choix rationnel est  fait, après essai des méthodes possibles, dans les conditions locales d'exploitation.

IRRIGATION PAR SILLONS, ASPERSION OU AU GOUTTE A GOUTTE 
Le choix d'une méthode d'irrigation par surface (irrigation par sillons... ), par aspersion ou au goutte à goutte, est déterminé en fonction d'un certain nombre de facteurs, à savoir :
-Les conditions naturelles 
-Les cultures 
-La technologie 
-La tradition des irrigations 
-Les besoins en main-d'oeuvre 
-Les coûts et les bénéfices. 

LES CONDITIONS NATURELLES 
Les conditions naturelles telles que  le  type  de  sol, la pente du terrain, le climat, la qualité de l'eau et sa disponibilité, affectent d'une façon ou d'une autre le choix de la méthode d'irrigation. 

Type de sol 
Les sols sableux sont caractérisés par une  faible  capacité de rétention et un taux d'infiltration élevé. C'est pourquoi, en sols  sableux,  la dose d'arrosage est faible mais les arrosages sont moins espacés, surtout quand ces  sols  ne  sont  pas  profonds.  Dans ces conditions, l'irrigation par aspersion ou au  goutte à goutte est plus appropriée que l'irrigation par sillons. Avec du limon ou de l'argile les trois  méthodes  sont  utilisables, mais l'irrigation par sillons est la plus  courante. Les sols argileux à  faible  taux d'infiltration offrent des conditions idéales à l'irrigation de surface (irrigation par sillons...). Quand le sol est hétérogène  à  l'intérieur  d'un périmètre d'irrigation, l'irrigation par aspersion  ou  au  goutte  à  goutte assure une meilleure uniformité de distribution que l'irrigation de surface. 

La pente 
L'irrigation  par aspersion ou au goutte à goutte  est préférable sur des terrains à forte pente ou à pente  irrégulière.  En  effet,  chacune des deux méthodes requiert peu ou pratiquement pas de travaux de  nivellement. L'exception a cette règle est le cas des rizières aménagées en terrasses sur  des terrains à fortes pentes. 

Le climat
Les vents forts peuvent déformer les trajectoires des filets liquides en irrigation par aspersion.  Dans  des  régions  à vents forts dominants, l'irrigation au goutte à goutte ou par sillons est  préférable. En irrigation d'appoint, les méthodes par aspersion et au goutte à goutte sont plus appropriées que l'irrigation par sillons, puisqu'elles ont la flexibilité de s'adapter à la demande variable en eau au niveau de la ferme. 

La disponibilité de l'eau
L'efficience d'un réseau d'irrigation par aspersion ou  au goutte à goutte est généralement supérieure  à celle d'un réseau d'irrigation par sillons; par  conséquent  ces  deux  méthodes sont préférables à l'irrigation par sillons au cas où les ressources en eau sont limitées. Par ailleurs, il est  bon  de  rappeler  que  l'efficience d'irrigation  dépend  aussi bien des compétences de l'agriculteur que de la méthode utilisée.

La qualité  de l'eau 
Avec une eau chargée de sédiments, il est plus convenable d'utiliser  la  technique d'irrigation par sillons  que les autres techniques par aspersion ou au goutte à goutte. En  effet,  les  sédiments  peuvent provoquer l'obstruction des asperseurs ou des goutteurs. Dans le cas d'une eau saline,  l'irrigation au goutte à goutte est particulièrement appropriée. En effet, comme  l'eau est fournie aux pieds des plantations, la salinité du sol ne sera pas sérieusement affectée par l'irrigation à l'eau saline.



LES CULTURES PRATIQUEES 
L'irrigation  par sillons  s'applique  à toutes les cultures. Les méthodes d'irrigation par aspersion et au goutte à goutte, du fait des coûts d'investissement importants, sont principalement adoptées pour l'irrigation des cultures à haute  valeur  financière  telles que les légumes et les arbres fruitiers. Elles sont rarement utilisées pour les cultures de base à faible valeur financière. L'irrigation au goutte à goutte est très recommandée pour l'irrigation des plantations individuelles, les arbres et les cultures en  lignes,  telles que les légumes et la canne à sucre. Elle n'est pas utilisée pour l'irrigation des plantations denses telles que les rizières. 

LA TECHNOLOGIE 
Le  niveau  de technicité requis pour l'installation et le fonctionnement  d'une  méthode d'irrigation  affecte  sa sélection dans un cas déterminé. En général, les techniques des méthodes d'irrigation  par aspersion et au goutte à goutte sont plus  complexes  que  celles de l'irrigation par sillons. Les  coûts  d'investissement  à l'hectare sont forts, et les travaux d'entretien requièrent un "savoir-faire"  et une expertise à portée de main.  De  même,  il  faut assurer  l'approvisionnement régulier en carburant et en pièces de rechange; dans certains cas, l'approvisionnement  en carburant ainsi que l'achat des équipements sont faits en devises étrangères. Les  équipements  des réseaux d'irrigation par sillons, et spécialement pour les  projets  d'irrigation à petite échelle, sont plus simples et plus  faciles  à entretenir,  à moins que le pompage des eaux soit requis. Par ailleurs, les équipements  des  réseaux d'irrigation par sillons peuvent être  fabriqués localement,  et le recours aux devises étrangères n'est pas nécessaire.



TRADITION DES IRRIGATIONS 
Le choix d'une  méthode  d'irrigation dépend des traditions des irrigations dans la région ou dans le pays.  L'introduction  d'une nouvelle méthode d'irrigation  peut amener des difficultés inattendues. Généralement, les agriculteurs sont  réticents  à adopter les nouvelles techniques  d'irrigation.  La gestion  des  équipements  sera aléatoire, et les frais seront trop élevés comparés aux bénéfices. Souvent, il est de loin plus avantageux  de réhabiliter et d'améliorer le fonctionnement d'un réseau  d'irrigation traditionnel que d'introduire une nouvelle méthode d'irrigation.

BESOINS EN MAIN-D'OEUVRE
Les besoins en main-d'oeuvre pour  l'aménagement,  le fonctionnement et l'entretien des projets d'irrigation par sillons sont toujours supérieurs  à ceux des projets d'irrigation  par  aspersion  ou  au goutte à goutte. L'irrigation par sillons nécessite  des travaux de préparation de terrain (nivellement) assez soignés, un entretien régulier et  une bonne conduite des irrigations pour assurer le bon fonctionnement du réseau. En aspersion ou au  goutte à goutte, les travaux de préparation du terrain  sont  très  minimes, et les besoins en main-d'oeuvre pour le fonctionnement et l'entretien des réseaux sont moins importants que pour l'irrigation de surface.

COUTS ET BENEFICES
Avant  de  choisir une méthode d'irrigation, il faut faire une estimation des coûts, bénéfices et avantages de chaque option.  L'estimation  des  coûts ne se limite pas aux coûts des travaux et d'installation, mais elle tient compte aussi des frais  de fonctionnement et d'entretien  (à  l'hectare).  Les coûts doivent être ensuite comparés aux bénéfices  (exprimés en pourcentage des investissements). Il est clair que les agriculteurs ne  choisiront  que  l'alternative qui est économiquement viable.

En conclusion, l'irrigation par sillons est de loin la  méthode d'irrigation la plus connue. Elle est généralement utilisée quand les conditions naturelles sont favorables: pentes légères  et régulières, sols ayant des taux d'infiltration  moyens à faibles et des ressources en eau de surface  ou  souterraines en quantité suffisante. Dans des conditions peu favorables, à savoir pentes fortes et irrégulières, sols à  taux  d'infiltration élevés et des ressources en eau limitées, les  méthodes d'irrigation par aspersion et au goutte à goutte pourraient être plus appropriées. Le choix de l'irrigation par aspersion ou au goutte à goutte est lié à la  disponibilité  des  pièces de rechange nécessaires à l'entretien des équipements.


jeudi 14 février 2019

L'IRRIGATION PAR SILLONS





Les sillons sont des petites rigoles parallèles en terre, aménagés  pour  le  transport  des  eaux d'irrigation. Les plantes sont généralement cultivées  sur  les  raies ou les billons séparant deux sillons consécutifs.

CONDITIONS D'UTILISATION 
La  méthode d'irrigation par sillons est appropriée pour la plupart  des  cultures.  Elle convient pour les terrains en pente,  et  pour plusieurs types de sol.

Cultures recommandées 
La  méthode d'irrigation par sillons est recommandée pour plusieurs sortes de cultures, principalement pour les cultures en lignes. Cette technique  est  essentiellement recommandée pour les cultures  qui  ne  tolèrent pas  la  submersion de leur feuillage ou de leur collet par les eaux pour un temps trop long. La technique par sillons est  aussi appropriée pour l'irrigation des arboricultures. Dans les premières années de croissance, il suffit  d'aménager  un  seul  sillon le long de la ligne des plantes. Mais au bout de quelques années,  deux ou plusieurs sillons seraient nécessaires  pour amener  l'eau en quantité suffisante aux arbres. Une des  variantes  consiste  à tracer les sillons en zigzag pour assurer  une bonne répartition des eaux. L'irrigation par corrugations ou microsillons qui est de plus en plus mentionnée dans la littérature, est un cas  particulier  de l'irrigation par sillons. Elle est  généralement utilisée  pour  l'irrigation des cultures semées à la volée ou au semoir, et des  cultures  denses.  Les corrugations sont une série de rigoles étroites et peu profondes, aménagées dans  un  sol  perméable. L'utilisation  de cette méthode est tres limitée. En résumé, les cultures recommandées pour l'irrigation par sillons sont :
-les cultures en lignes, telles que  le  maïs,  le tournesol, la canne à sucre et le soja; 
-les  cultures  qui  ne tolèrent pas la submersion par les eaux comme  les tomates, les légumes, les pommes de  terre  et  les haricots; 
-les arbres fruitiers  tels  que  les agrumes et les vignes; 
-les cultures semées à la  volée  (méthode  par microsillons) telles que le blé. 

Pentes adéquates
La pente ne doit jamais dépasser 0,5 %. Il  est  d'usage  courant que les sillons soient faits en pente douce (jusqu'à 0,05 %) pour assurer soit le drainage des eaux  a la fin des irrigations soit l'évacuation des eaux de pluie de fortes précipitations. En terrain accidenté ou à pente  irrégulière,  les  sillons suivent les courbes de niveau. Il faut cependant préciser que le tracé  de ces sillons est une opération délicate qui requiert un laborieux travail de matérialisation, avant de procéder à l'ouverture des sillons.

Aménagement des sillons
Types de sol appropriés 
La méthode d'Irrigation par sillons peut être adoptée pour l'irrigation des cultures sur la  plupart des sols. Cependant, cette technique, comme  pour toutes  les autres techniques d'irrigation de surface, n'est pas à utiliser sur des sols sableux où les pertes  par percolation sont importantes. L'irrigation par sillons est particulièrement recommandée pour les sols  à  encroûtement  rapide. En effet, l'eau étant distribuée  dans  les  sillons, les risques de formation de croûtes par dessèchement de la zone des plantations (billons) sont réduites, et le sol reste ainsi friable.

AMENAGEMENT DES SILLONS 
Cette section traite de la forme, la longueur  et l'espacement des sillons. Généralement  ces grandeurs dépendent du milieu  naturel, la pente et le type  du sol, et de la valeur  du  débit  du courant d'eau dérivé. Cependant, d'autres considérations  inhérentes à l'irrigation interviennent dans le tracé des sillons, la dose d'arrosage, les pratiques agricoles, et la longueur du champ.

Longueur des sillons 
Comme  on vient de l'indiquer, la longueur  des  sillons dépend de la pente du terrain naturel, du type du sol, du débit d'eau,  de  la  dose  d'irrigation,  des pratiques agricoles et de la longueur du champ. L'impact de chacun de ces facteurs sur la détermination de la longueur du sillon est discuté ci-dessous. 

Pente 
Un sillon est d'autant plus long  que  la pente du terrain est plus forte. Mais pour éviter l'érosion, la pente du sillon ne doit pas être supérieure à 0,5 %. Les sillons peuvent  aussi  être  aménagés  en bassins longs et étroits, mais ils  doivent  avoir  une pente au moins égale à 0,05 % pour assurer le drainage des eaux excédentaires d'irrigation et l'évacuation des eaux de pluie. Si la pente du terrain naturel est supérieure à 0,5 %, et pour garder la  pente du sillon dans des limites admissibles, les sillons seront  tracés en biais ou bien le long des courbes de  niveau. Cette technique s'applique jusqu'à une limite maximum  de 3 %  de pente du terrain naturel.  Au-delà de cette limite, les  risques  d'érosion  sont réels et des brèches sont à craindre  dans  les  billons. Dans les terrains à forte pente, le terrain est d'abord aménagé en terrasses, à l'intérieur desquelles les sillons seront tracés. 

Type de sol 
L'eau s'infiltre très rapidement dans le sable. Pour cela les sillons doivent être courts (longueur inférieure à 110 m) en sols sableux, de sorte que  l'eau puisse atteindre l'extrémité du  sillon,  sans  que les pertes par percolation soient,excessives. Par contre, le taux d'infiltration de l'eau est très  faible dans l'argile. Par suite, la longueur  des sillons pourrait être plus grande en sols argileux qu'en sols sableux.

Débit du courant d'eau 
Pour un sillon de longueur moyenne,  les  débits  des courants d'eau les plus usuels sont de l'ordre de 0,5 l/s. Pour des débits plus forts, la  vitesse  d'écoulement est plus importante, et la longueur du  sillon  est elle aussi importante. Les risques d'érosion et la pente du terrain vont limiter le débit maximum  du courant d'eau à dériver dans le sillon.  En  aucun cas le débit unitaire du sillon ne doit être supérieur à 3 l/s.

Dose d'arrosage 
La longueur d'un sillon varie  dans  le  même  sens  que la dose d'arrosage. En effet avec une dose d'arrosage forte les sillons peuvent être plus longs,  car  dans  ce  cas l'eau aura suffisamment de temps pour atteindre l'extrémité aval du sillon avant de s'infiltrer. 

Pratiques agricoles 
Lorsque les travaux de ferme  sont  mécanisés,  les sillons seront longs pour faciliter les travaux agricoles. D'autre part, la gestion de l'eau est difficile avec des sillons courts. En effet, le passage  des eaux d'un sillon à un autre est plus rapide dans les courts sillons que dans les longs sillons. Par contre, les pertes par percolation dans les courts sillons sont inférieures à celles dans les grands sillons, ce qui fait que la performance des premiers est supérieure à celle des derniers. 

Longueur du champ 
La longueur du sillon est égale à la longueur du champ au cas où cette dernière est très voisine de la longueur maximum du sillon. De même si la longueur du champ est inférieure à la longueur idéale du sillon, celui-ci sera tracé en fonction des limites du champ.

Forme des sillons 
La forme d'un sillon dépend de  la nature du sol et du débit du courant d'eau dérivé. 

Nature du sol 
En sol sableux,  l'infiltration verticale des eaux est plus  importante  que l'infiltration  latérale. Dans ces conditions les sillons sont profonds  et  de  faibles largeurs en gueule (forme en V),  pour réduire  la  surface offerte â la percolation des  eaux. Mais comme  les sols sableux sont peu stables, les parois  du sillon  ont  tendance à s'effondrer, ce qui réduit la performance du système. En sol argileux, la  percolation  est beaucoup plus faible qu'en  sol  sableux. Lécoulement latéral des eaux  se  fait  par infiltration à travers les parois du sillon, par  conséquent les sillons seront larges, peu profonds pour augmenter le  périmètre mouillé utile pour l'infiltration. 

Débit du courant d'eau
En général, la largeur en gueule des sillons est  d'autant plus grande  que le débit  du  courant d'eau est plus fort.

Espacement des sillons 
L'espacement des sillons dépend de la nature du sol et des pratiques agricoles. 

Nature du sol 
En règle générale, l'espacement des sillons varie  entre 30 et 60 cm  en sol sableux (30  cm pour le gros sable et 60 cm  pour le sable fin). En sol argileux, l'espacement entre deux sillons consécutifs  est  de  l'ordre  de  75-150  cm.  Dans ce type de sol la crête du  billon,  qu'on  appelle  aussi  bande ou assise, est égale au double de la largeur en gueule du sillon. L'avantage de  cette  méthode  est  qu'elle offre la possibilité de cultiver plusieurs lignes de plantations sur le billon, et de faciliter  le désherbage manuel. Les bords des billons seront légèrement arrondis afin de faciliter l'écoulement des  eaux de pluie vers les sillons, et  par  conséquent éviter la stagnation des eaux sur les billons doubles.

Pratiques agricoles 
Dans les fermes où les travaux agricoles sont mécanisés, un juste milieu  doit  être  trouvé  entre l'espacement idéal des plantes et les caractéristiques des machines utilisées pour  l'ouverture  du  sillon. En mécanisation, la masse des travaux pourrait être réduite par l'adoption d'un espacement uniforme entre les sillons, même  si les cultures pratiquées  requièrent  des  espacements non uniformes. Ainsi on n'est pas amené à changer l'écartement des outils quand on passe d'une culture à  une  autre.  Néanmoins, il faut vérifier que l'espacement standard des  sillons est suffisant pour assurer l'humidité requise à chaque type du sol.

AMENAGEMENT DES SILLONS 
L'ouverture des sillons est faite généralement  avec  l'adosseur. 

ENTRETIEN DES SILLONS
Les sillons doivent faire l'objet d'un entretien  régulier. Lors des irrigations, il  faut  toujours vérifier que l'écoulement des eaux se fasse correctement  et que l'eau atteigne  l'extrémité aval de tous les sillons. Les sillons ne  doivent  pas  présenter  des tronçons à sec, ni d'autres tronçons de stagnation d'eau.  Par  ailleurs, les eaux ne doivent pas déborder  au-dessus de la crête des billons. Il faut aussi procéder au désherbage régulier des canaux d'amenée et des drains, en vue d'éliminer les mauvaises herbes qui peuvent bloquer l'écoulement des eaux.



NORMES DE PRODUCTION DES SEMENCES