L’alimentation
animale constitue le premier marché en volume des oléo-protéagineux, loin
devant l’alimentation humaine. Ceux-ci peuvent être consommés aussi bien par
les espèces monogastriques (porcs, volailles, poissons) que par les ruminants.
En effet, la qualité nutritionnelle de ces matières premières, que ce soit en
l’état ou après transformation, en font des éléments essentiels dans la
formulation d’aliments complets qui répondent à tous les besoins des animaux.
L'ALIMENTATION ANIMALE À TRAVERS
LES ÂGES
A
l’état sauvage, les animaux n’ont évidemment pas besoin des hommes pour se
nourrir. Qu’ils soient carnivores, herbivores ou granivores, ils ont toujours
su trouver dans la nature la nourriture nécessaire à leur survie. Mais depuis
des millénaires que l’homme pratique l’élevage, celui-ci ne cesse de réfléchir
aux moyens les plus efficaces de les alimenter.
Dans
les premiers temps, il s’est contenté de conduire les bêtes là où elles
pouvaient trouver de quoi manger. Puis, il a commencé à stocker les grains et
le foin près de son habitation en prévision de l’hiver. Plus récemment dans
l’histoire, l’exode rural, l’augmentation constante de la démographie ainsi que
la mondialisation des productions alimentaires et des échanges commerciaux ont
fait évoluer les problématiques de l’élevage et de l’alimentation animale.
Aujourd’hui
il est devenu impératif de produire de la viande, du lait et l’ensemble des
produits d’élevage en quantité suffisante pour répondre à une demande
mondialisée et à des prix accessibles pour le plus grand nombre. Des solutions
ont dû être inventées pour rationaliser l’alimentation des animaux sous la
forme la plus concentrée, pour trouver un juste équilibre entre le respect de
leurs besoins nutritionnels et la limitation des apports en nutriments dans un
souci d’efficacité et de durabilité.
LES BESOINS NUTRITIONNELS DES
ANIMAUX
Les
animaux, comme les êtres humains, ont des besoins nutritionnels spécifiques
pour permettre à leur organisme de fonctionner et de survivre. Ces besoins en
macronutriments (protéines, glucides, lipides) et en micronutriments (vitamines
et minéraux) doivent être satisfaits par une alimentation équilibrée et
suffisante. Sans l’absorption de ces nutriments, il est impossible à une vache
de produire du lait, à une poule de pondre des œufs, à un bovin de constituer
du muscle, etc.
Les
protéines font partie des principaux constituants des cellules, elles ont de
nombreux rôles structurels et fonctionnels dans l’organisme. Ces molécules sont
composées d’acides aminés (lysine, méthionine, tryptophane, etc.) dont certains
ne peuvent être synthétisés par l’organisme et doivent donc être apportés par
l’alimentation, ce sont les acides aminés dits indispensables ou essentiels. Si
les protéines sont présentes dans tous les végétaux, elles sont particulièrement
concentrées dans les graines de légumineuses (soja, pois, fèverole, lupin) et
les graines d’oléagineux (colza, tournesol, lin).
Les
glucides, en particulier l’amidon, sont les principaux composés nutritionnels
fournisseurs d’énergie, on en trouve en abondance dans les céréales et dans
certaines légumineuses à graines comme le pois et la féverole.
Les
lipides constituent la matière grasse des aliments. Ce sont les principaux
constituants des graines oléagineuses comme le colza et le tournesol, et des
huiles végétales. Ces composés très énergétiques fournissent également des
acides gras essentiels aux animaux.
Les
minéraux et vitamines sont des micronutriments présents en très faibles
quantités dans les matières premières. Ils sont indispensables au bon
fonctionnement métabolique de tous les animaux ainsi qu’à leur bien-être.
L’ALIMENTATION ANIMALE : UN
EXERCICE COMPLEXE
Aujourd’hui,
l’alimentation animale ne doit pas seulement permettre de répondre aux besoins
nutritionnels des animaux, elle doit également apporter une réponse simultanée
à plusieurs impératifs :
-
la sécurité sanitaire des animaux et des hommes
-
la qualité nutritionnelle et organoleptique des produits pour les consommateurs
-
la production de viandes et autres produits issus de l’élevage à des prix
accessibles au plus grand nombre
-
le respect du bien-être animal
-
le respect de l’environnement et la recherche de pratiques d’élevage durables
Pour
répondre à l’ensemble de ces critères, les fabricants d’aliments adaptent
continuellement la composition de leurs formules en fonction de la
disponibilité et de la qualité des matières premières, mais aussi des
contraintes et des spécificités de chaque élevage.
LA PLACE DES OLÉO-PROTÉAGINEUX
DANS L’ALIMENTATION ANIMALE
Les
oléo-protéagineux peuvent être utilisés dans l’alimentation de tous les animaux
d’élevage. Leur niveau d’incorporation dans les aliments composés dépend alors
de la variété de la graine utilisée et de sa composition, mais également de
l’espèce et du stade de croissance des animaux considérés.
Ces
matières premières sont particulièrement intéressantes de par leur richesse en
énergie - principalement apportée par les matières grasses des oléagineux et
par l’amidon des protéagineux – et en protéines (protéagineux et tourteaux
d’oléagineux en particulier). Ces caractéristiques en font de bons ingrédients
pour la formulation d’aliments complets pour des animaux en croissance ou à
forte production, et donc ayant de forts besoins en protéines. Les
oléo-protéagineux présentent également un avantage de complémentarité avec les
céréales (premiers ingrédients utilisés pour l’alimentation animale) en termes
d’acides aminés indispensable, et notamment en lysine. Cette complémentarité
permet une réduction de l’apport protéique dans les rations, et donc une
réduction des rejets azotés par les animaux dans l’environnement, et une
moindre utilisation des acides aminés de synthèse.
Les
oléo-protéagineux peuvent être consommés sous forme de graines, juste broyées
ou après traitements thermomécaniques (c’est le cas de certaines graines
contenant des facteurs antinutritionnels pouvant affecter la croissance et la
santé des animaux), ou sous forme de tourteaux d’oléagineux (coproduits de la
trituration) ou de fourrages (luzerne).
Enfin,
la question de la traçabilité est aujourd’hui devenue un enjeu décisif. Dans ce
contexte, la proximité entre les lieux de production et les zones de
transformation et de consommation présente un réel avantage.
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