-Chauler en fonction du pH ? Traditionnellement, le chaulage est recommandé dans le but de modifier le pH du sol en vue d’obtenir un pH optimal pour la croissance des plantes. Selon cette approche, le besoin de chauler est dicté par la nécessité de réagir lorsque le pHeau du sol chute en deçà d’un niveau déterminé, soit environ 6,3. Selon le type de sol, on détermine alors la quantité de chaux à appliquer (utilisation du modèle du pH tampon). Les doses de chaux recommandées varient entre 2,5 tonnes et 10 tonnes à l’hectare, l’objectif étant de ramener le pHeau entre 6,5 et 6,8.
-Chauler en fonction du sol : Les observations et recherches des dernières années proposent une stratégie de chaulage adapté au fonctionnement optimal du sol et de son activité microbienne. Cette approche considère que le chaulage ne doit pas être raisonné qu’en fonction d’une fluctuation du pHeau du sol. Cette fluctuation est un indicateur trop tardif et variable pour permettre d’intervenir adéquatement. À l’échelle géologique sous nos climats le phénomène d’acidification du sol est une étape normale dans la séquence d’évolution du sol. L’objectif du producteur est de ralentir ce phénomène et d’éviter d’atteindre le niveau d’acidification avant d’intervenir. En d’autres mots, le chaulage ne doit pas chercher à corriger un pHeau trop acide, mais plutôt à maintenir une réserve adéquate en calcium et en magnésium en fonction de l’évolution de l’ensemble de l’état calcique du sol. Cette façon de faire minimise les fluctuations de pH du sol au cours d’une saison, favorisant les conditions optimales de fonctionnement du sol. Par cette approche, l’intervention de chaulage n’est plus « de redressement » par des chaulages massifs, mais plutôt « de maintien ». Un « chaulage de maintien » est planifié sur une base régulière, annuelle ou bisannuelle. Pour chaque apport les doses sont évidemment beaucoup moins élevées que lorsque le chaulage est pratiqué à un intervalle de plus de 5 ans. On parle de dose de l’ordre de 400 kg/ha à 1500 kg/ha de chaux agricole par année. À ces doses, le « surchaulage » est évité, bien que les apports soient annuels.
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