mardi 15 octobre 2019

NORMES DE PRODUCTION DES SEMENCES




L’objet des règles de production de semences, légalement définies ou fortement conseillées, est d’éviter autant que possible toutes les pollutions de parcelles de semences par des graines ou du pollen d’autres variétés et/ou espèces et de s’assurer d’une production de qualité.
Pour  une  meilleure  production  de  semences  respectant les  normes  de  qualités,  la  connaissance de certains critères  de  mesure de la qualité est obligatoire :
  • Pureté  variétale: Il s’agit de mesurer, au  sein du  lot de  graines, le taux de graines s’écartant de la plante modèle de la variété. On peut la mesurer au champ en effectuant des observations sur le port des plantes, au moment de l’épiaison ou de la floraison. Pour les semences certifiées la pureté variétale est de l’ordre de 99,7%.
  • Pureté spécifique: Il s’agit de mesurer dans les lots la présence de graines d’autres espèces, en général adventices. Pour les semences certifiées la pureté spécifique est de l’ordre de 93%.
  • Faculté  germinative:  C’est  le  nombre de  germes  viables  dans  un délai  de «n» jours  (différent  selon  les  espèces)  et  dans  des  conditions  de température   et   d’hygrométrie   optimales.   Pour   les   céréales, la   faculté germinative est de l’ordre de 85% à 8 jours.

LA PRODUCTION DE SEMENCE DANS LE SYSTÈME FORMEL




L’agriculteur multiplicateur devra avoir un contrat de multiplication en bonne et due forme avec un établissement semencier agréé. L’agriculteur  multiplicateur  devra permettre  aux  agents  de  contrôle  de  visiter  à  tout  moment  ses  parcelles, il  devra être  présent  lors  des différentes visites et s’engagera à  respecter  les  éventuelles  préconisations  techniques qui lui  seront  faites.

La production de semences revient à apporter au producteur un produit conservant les qualités génétiques de la variété sélectionnée. Il s’agit avant tout d’éviter autant que possible toute pollution par d’autres variétés (variétés de la même espèce et/ou genre et/ou autres espèces). La production de semences se fait sur plusieurs générations et nécessite une période de 6 à 7 ans de travail de sélection. Chaque génération est produite à partir de la génération précédente. Chaque génération suit des règles de production et des contrôles sont effectués afin de vérifier que la semence satisfait aux critères de qualité donnés et qu’elle pourra être utilisée pour les générations suivantes.

  • La Semence d’Origine G0 est le matériel végétal de départ (lignées, clones ou départ de multiplication) qui permet de reprendre ou de poursuivre chaque année la sélection conservatrice de la variété.
  • Les  semences  G1-G3 représentent  les  générations  de  semences de pré-base. Elles se situent entre le matériel végétal de départ et la semence base. elles correspondent à des générations successives de multiplication.
  • Les   semences   de   base G4 sont  produites   selon   les   normes   de multiplication  de  l’espèce  et  sont  destinées  à  la  production  de  semences certifiées. elles  sont  obtenues  à  partir  de  la multiplication des semences de G3.
  • Les   semences   de  1ère   et  2ème   reproduction   (R1   et   R2) proviennent directement de la multiplication de semences de base ( première   et   deuxième reproduction; R1: issue des semences de base et R2: issue de R1) ou, le cas échéant, à la demande de l’obtenteur et après accord du service chargé de la certification, d’une semence de pré-base. 


LE CHOIX DE LA SEMENCE MÈRE


La semence mère doit obligatoirement être d’une génération antérieure à celle de la génération en cours de production. Cette  semence  doit  avoir  été  certifiée  et  autorisée  par  un  Centre  de  Contrôle  de  la  Qualité  des Semences agréé  à  être utilisée  comme semence de reproduction pour la génération en cours. L’agriculteur multiplicateur devra conserver précieusement les certificats de la semence mère pour pouvoir les présenter aux agents du Centre de Contrôle et devra être capable, en fonction de la superficie ensemencée, de donner la quantité exacte de semences utilisées.





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vendredi 11 octobre 2019

QUELQUES NOTIONS AVANT DE SE LANCER DANS LA PRODUCTION DE SEMENCES



La  production  de  semences est  une  opération  qui  consiste  à  multiplier les semences  d’une   variété   donnée   pour   un   environnement   donné. Cette multiplication doit donner un grand nombre de copies conformes à la semence de départ.

L’intérêt principal de la production de semences est l’obtention d’une grande quantité  de  semences  identiques , à  un  coût  réduit,  au  moment  voulu  et  à l’endroit indiqué, à partir d’une petite quantité de graines et pour la satisfaction d’un grand nombre  de  demandeurs. La motivation de l’agriculteur semencier réside  dans  la  rémunération  intéressante  et  rapide  de  son travail, s’il produit des semences qui correspondent aux besoins du marché.



QUI INTERVIENT DANS LA PRODUCTION DE SEMENCES ?

La production de semences implique différents acteurs de la filière :

Les chercheurs: ils créent  les nouvelles  variétés, développent les paquets techniques d’accompagnement et mettent à la disposition des services demandeurs des semences de pré-base et/ou des semences de base de la variété créée homologuée. Ils assurent la responsabilité de   conservation/maintenance   des   semences   de   souche et la multiplication de semences pré-base. Cette étape  est rigoureuse, elle requiert l’élimination stricte des plants hors-types, des plants malades et   plants d’autres  espèces  cultivées  ainsi  que  des  adventices dangereuses. Chaque variété est accompagnée d’une fiche technique.

Les  producteurs  semenciers (organismes de  développement  ou particuliers): ils acquièrent les semences de la recherche (semences de pré-base ou de base) et les multiplient pour obtenir des semences de base ou certifiées, dans un but économique.

Les  contrôleurs  semenciers: ils dépendent  de l’État. Leur rôle est de  contrôler  la  production  de  semences et d’attester du respect des normes établies pour leur certification.  Le  contrôle  se  fait  en deux étapes:
  • les inspections au champ ;
  • les analyses de laboratoire.







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jeudi 8 août 2019

QUELQUES CONSEILS AVANT DE COMMENCER UN POTAGER ECOLOGIQUE A DOMICILE




Le jardinier au naturel doit penser son jardin. Pour cela, il doit :
  • orienter le potager en fonction du soleil ;
  • placer le composteur dans un endroit ni trop au soleil, ni trop à l’ombre ;
  • installer des haies, des murets, des points d’eau, qui accueilleront la biodiversité.


UTILISER LES BONS OUTILS

 la fourche-bêche



 la serfouette


La fourche-bêche vous permettra de travailler votre sol sans pour autant retourner complètement la terre et désorganiser le sol. Pour un désherbage manuel, vous pouvez utiliser le sarcloir ou la binette.
Au moment de semer, le cordeau, la serfouette, la boîte à semis vous permettront de faire des semis bien droits, plus faciles à désherber.




QUELQUES ASTUCES POUR DESHERBER


Pensez à récupérer votre eau de cuisson des pommes de terre, riz ou pâtes et versez-là encore chaude sur les mauvaises herbes. Cette technique doit être réservée aux zones peu sensibles du jardin : allées, terrasses, escaliers…
Mais ne pas oublier que la végétation spontanée constitue un refuge pour les insectes, oiseaux et petits mammifères prédateurs des " ennemis " des plantes. En éradiquant cet habitat, on supprime des moyens naturels de lutte contre les maladies et les nuisibles.

Les éco-gestes du jardinier
  • N’achetez que le nécessaire et pensez aux vide-greniers ou sites d’achats d’occasion sur Internet qui permettent de s’équiper à moindre coût.
  • Entretenez bien votre matériel pour le garder plus longtemps (bien rangé, nettoyé).
  • Pour les usages occasionnels (ex : tronçonneuse, broyeur), plutôt que d’acheter, empruntez (à vos amis, famille, voisins) ou louez.
  • En cas de panne, ne jetez pas trop vite votre matériel, pensez réparation !



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vendredi 26 juillet 2019

UN SYSTEME AGRICOLE EN DECLIN : L’AGRICULTURE AFRICAINE





L’AGRICULTURE AFRICAINE est un système de production excluant l’utilisation de produits chimiques. C’est une agriculture manuelle, adaptée à son environnement et très productrice. Elle n’utilise que le compost, la cendre et le fumier pour l’amendement des sols. Elle s’appuie sur une bonne rotation de cultures, un bon assolement, une bonne technique de jachère afin d’éviter l’épuisement des sols et de lutter efficacement contre les ravageurs. Elle s’appuie sur des techniques ancestrales avant la mise en place de cultures. Ce sont :
  • la disposition des nids d’oiseaux sur certains arbres ;
  • la sortie prématurée et tardive de certains animaux ;
  • la période d’accouplement de certains animaux ;
  • la migration de certaines espèces animales ;
  • le calendrier lunaire ;
  • l’évolution, la germination et la disparition de certaines espèces végétales;
  • etc.

Cependant, plusieurs modes de productions sont utilisés.

LES LEGUMES EN CULTURE MIXTE EN PLEIN CHAMP
Les légumes destinés aux besoins familiaux et à la vente sont très souvent cultivés avec les cultures vivrières. Entre les cultures arbustives comme le café et le cacao, on plante souvent des bananiers ou des taros. L’ombre des bananiers est surtout favorable aux jeunes arbustes. Surtout dans les régions à culture itinérante, de nombreux légumes sont cultivés en culture mixte avec les cultures vivrières. Calebasses, haricots grimpants sont semés contre les tiges des Solanées (tomate, aubergine, piment, tabac), dans les endroits de bonne terre, riche en cendres. On y trouve aussi les légumes-feuilles, le bananier, le taro, le gombo.
Les légumes sont surtout cultivés sur les endroits laissés libres par les cultures de plein champ : le bord des champs, les anciennes termitières, à proximité des pistes et de la maison. Vu leur quantité relativement faible, les légumes gênent peu les cultures principales.



LE JARDIN DE CASE

On appelle jardin de case un ensemble de légumes et d’arbres fruitiers cultivés pêle-mêle autour des habitations. Ce type de jardin donne des rendements élevés sans exiger trop de travail. A côté des fruits et légumes, il fournit également le bois de chauffage, les matériaux de construction, les condiments, et les médicaments. Le jardin de case se rencontre un peu partout sous les tropiques. Même avec très peu de soins (2 heures par semaine environ), un jardin de case de moins de 400 m2 peut produire assez de légumes et de fruits pour fournir tous les minéraux et vitamines, la plupart des protéines et une grande partie des hydrates de carbone nécessaires à une famille de dix personnes au moins. Le jardin de case exige peu de soins : on laboure de temps en temps quelques mètres carrés pour semer ou planter, le fumage se fait avec les déchets organiques et le sarclage est minimal. Les cultures sont très diverses : légumes à fruits, à feuilles, à graines, condiments, légumes vivriers et fruits. Éviter d’utiliser des produits chimiques dans la lutte contre les insectes et les maladies.



LA CULTURE INTENSIVE

Ce jardinage se caractérise par l’intensité des soins qu’il exige : culture en planches, paillage, tuteurage, sarclage, arrosage. Ses rendements sont donc plus élevés que ceux d’un jardinage de case traditionnel. Les planches bien sarclées et bien arrosées permettent de cultiver des légumes européens. La culture intensive convient très bien aux petits jardins urbains. Éviter d’utiliser des produits chimiques dans la lutte contre les insectes et les maladies.


De nos jours, certains agriculteurs associe l’agriculture africaine aux systèmes agricoles des autres continents, avec des outils et techniques modernes adaptés par moment à l’environnement africain, afin de :
-améliorer les rendements ;
-lutter efficacement contre les ravageurs ;
-faciliter et réduire les travaux.
Ces techniques sont nombreuses et associent l’élevage à la production végétale.





Hélas ce système agricole tend à disparaître, laissant ainsi la place à une agriculture purement importée, très coûteuse, avec une utilisation abusive de produits chimiques, dégradant de jours en jours les sols africains et source de nombreuses maladies.

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mardi 23 juillet 2019

CONTROLE DES RAVAGEURS ET DES MALADIES : CAS DU MORINGA




Les ravageurs les plus courants sont les sauterelles, criquets et chenilles. Ces insectes mordent et mangent des parties de la plante, entraînant la destruction de feuilles, bourgeons, fleurs, pousses, fruits ou graines ainsi que l’interruption du flux de sève. Ces attaques sont fréquentes dans les zones sèches où les feuilles de moringa attirent fortement les insectes. Il semblerait que les attaques se produisent surtout en début de saison sèche quand les insectes trouvent plus difficilement des organes verts et tendres. La meilleure solution dans ce cas est de couper les arbres pour ne laisser aucune partie verte. La repousse est très vigoureuse ensuite si les conditions de croissance (disponibilité en eau) le permettent. 



Concernant les chenilles de Lépidoptères, il convient d’observer le tout début des attaques dans le coeur des pousses pour intervenir avant qu’il n’y ait trop de dégâts. Les pulvérisations doivent viser le centre et l’extrémité des pousses pour atteindre les jeunes chenilles. L’extrait de neem peut être utilisé contre les insectes, s’il est pulvérisé à temps. Le SUNEEM 1% de la société sénégalaise SENCHIM est homologué dans les pays du CILSS (Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel). Il en est de même pour l’insecticide BIO ELIT homologué en Côte d’Ivoire de l’entreprise ivoirienne CUECDA.



Les attaques de termites causent aussi des dégâts aux plantations de moringa. Des solutions biologiques existent pour contrôler ces insectes :
  • Application de tourteaux de graines de neem dans le sol.
  • Application de feuilles de ricin, d’écorces d’acajou, de feuilles de Tephrosia ou de feuilles de Melia azedarach à la base du tronc.
  • Application de tas de cendres à la base des plantes.
  • Fabrication de pièges à termites avec des canaris ou petites bassines remplis de paille humide, de terre et autres déchets végétaux (petits morceaux de bois, noyaux de mangue).

Les canaris sont remplis le matin, disposés face contre terre, le bord légèrement enfoui, et recouverts d’une poignée de feuilles sèches pour préserver la fraîcheur. Ces pièges peuvent être relevés tous les 24 à 48 heures.


Si des insecticides chimiques doivent être utilisés, choisissez les moins toxiques, comme les pyréthroïdes. Ils ont une persistance d’action de 20 jours ou plus, même en conditions chaudes et ventées. Ils ont une action ovicide sur les oeufs de Lépidoptères. Respecter un délai de 7 jours minimum, de 14 jours si les feuilles sont consommées crues. Éviter les applications répétées plus de 2 ou 3 fois dans la saison qui risquent de provoquer des résistances et de favoriser des attaques de pucerons.
Pour connaître la liste des produits phytosanitaires homologués et autorisés à la vente dans les pays du CILSS, consultez le site :


MALADIES FONGIQUES



Ces maladies sont de loin les plus sérieuses dans la culture du moringa. Des tâches sombres peuvent apparaître sur les feuilles et finir par les couvrir entièrement, ce qui cause le jaunissement de la feuille et sa mort. Ceci est provoqué par les champignons Cercospora spp et Septoria lycopersici.
L’alternariose est également courante : elle se présente sous forme de tâches angulaires brun noir avec des cercles concentriques. Il y a aussi des lésions noires ou brunes sur les branches. L’agent pathogène est Alternaria solani. Les attaques sont souvent difficilement détectables pour ces deux maladies. Lorsqu’on les voit il est souvent trop tard et la défoliation est la plupart du temps inexorable. Il faut donc mémoriser les périodes où les dégâts apparaissent pour essayer d’intervenir plus tôt la saison suivante. Les produits efficaces et peu chers dans les deux cas sont à base de mancozèbe ou de manèbe.


En culture biologique, il faut maintenir un bon niveau de propreté autour des arbres en éliminant les mauvaises herbes qui servent souvent d’hôtes pour les pathogènes. Les feuilles et les pousses des jeunes plants doivent être régulièrement inspectées pour détecter les attaques fongiques. Une détection précoce peut sauver beaucoup de jeunes plants de la destruction. Les extraits de feuilles ou de graines de neem peuvent être pulvérisés pour contrôler les attaques fongiques. Cependant, l’action n’est pas aussi rapide et de longue durée que celle des produits chimiques. Il faut donc appliquer l’extrait le plus tôt possible et à plusieurs reprises. Ce produit peut être fabriqué localement et n’est pas toxique pour l’homme. L’extrait de feuilles n’est pas aussi efficace que l’extrait de graines, mais il peut être utilisé aussi.

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lundi 22 juillet 2019

ENTRETIEN DES PLANTS : CAS DU MORINGA




Le soin porté aux plants de moringa est essentiel pour obtenir les rendements voulus.



FORMATION DES ARBRES
Comme le Moringa oleifera a tendance à produire de longues branches verticales qui ne produisent des feuilles et des fruits qu’à leur extrémité, les rendements seront faibles si l’on laisse les arbres pousser naturellement. L’arbre peut atteindre 3 à 4 mètres la première année et jusqu’à 10 ou 12 mètres les années suivantes. Il est donc essentiel de donner aux arbres une forme adéquate lorsqu’ils sont jeunes, en favorisant les ramifications latérales et en lui donnant une forme de buisson touffu.
Lorsque l’arbre atteint une hauteur de 0,5 à 1 m, il faut pincer le bourgeon terminal de la tige centrale. Ceci provoque la croissance de branches latérales qui seront également pincées. Ainsi, d’autres ramifications seront créées, ce qui augmentera les rendements et réduira la hauteur de l’arbre. De plus, le pinçage réduit les dégâts dus aux vents violents et rend la récolte beaucoup plus facile.
Le pinçage peut se faire avec les ongles tant que les pousses sont tendres. Si les arbres sont plus vieux, le bourgeon terminal peut être coupé avec un outil bien aiguisé, juste au dessus d’un noeud. Une taille sur l’entrenoeud provoquera la pourriture de la branche jusqu’au noeud du dessous, ce qui favorisera l’entrée de maladies et parasites.



IRRIGATION

Le moringa peut germer et se développer sans irrigation s’il est semé à la saison des pluies. Sa racine tubéreuse se forme vingt jours après le semis et permet aux jeunes plants de supporter la sécheresse. Cependant, pour une croissance optimale, il est conseillé d’irriguer pendant les trois mois suivant le semis.
L’irrigation est également nécessaire pour produire des feuilles toute l’année, y compris pendant les saisons sèches. Une autre option est de cesser de produire pendant ces périodes : les arbres perdront leurs feuilles mais ne mourront pas. Au retour des pluies, tailler fortement les arbres et ajouter de l’engrais organique (fumier, compost) pour assurer une bonne reprise de la pousse des branches et des feuilles.
Tout système d’irrigation peut convenir : tuyau d’arrosage, arrosoir, asperseur, goutte à goutte. Pour réduire l’évaporation, il est conseillé d’irriguer tôt le matin, ou le soir. Si l’eau est rare, un mulching ou un sarclage très superficiel des mauvaises herbes réduira l’évaporation.
Besoins en eau selon les zones climatiques :
En zone soudanienne (ex. : sud du Ghana), la production de feuilles est possible toute l’année sans irrigation, avec une baisse de production en période sèche.
• En zone de savane (ex. : nord Ghana), les plantations peuvent être conduites sans irrigation mais les récoltes de feuilles seront interrompues en saison sèche ;
• En zone sahélienne (ex. : Niger, Burkina Faso), les plantations doivent être irriguées presque toute l’année (tous les jours en saison sèche, deux ou trois fois par semaine en saison humide). Il est cependant possible de n’irriguer que lorsque l’on dispose d’eau, et de laisser les arbres au repos en saison sèche.




SARCLAGE
Pour une bonne production, les parcelles de moringa doivent être sarclées régulièrement. Lorsque la végétation adventice se développe, elle entre en compétition avec les plants de moringa, notamment pour l’azote. On constate alors que la production de feuilles diminue et que les feuilles de la base des plants se mettent à jaunir.
Les sarclages sont plus fréquents à la mise en place de la plantation, lorsque les plants sont de faible hauteur et permettent à la lumière d’atteindre le sol. On recommande au moins 4 sarclages par an pour une plantation adulte, avec des opérations plus rapprochées en saison des pluies. Une bonne option est de laisser sur place les adventices arrachées pour couvrir le sol, comme mulch pour réduire l’évaporation et enrichir le sol. Il n’est pas nécessaire de les enfouir car la capacité de rétention en minéraux des sols tropicaux est très faible. Il est préférable de laisser ces résidus se décomposer au fur et à mesure, au contact de la surface du sol, pour une meilleure répartition dans le temps des apports de minéraux pour les plants. Il est spécialement déconseillé d’enfouir les résidus si le sol de la parcelle est en pente, même légère, pour limiter la perte de fertilité par érosion.
Le sarclage doit être fait suffisamment tôt pour que les mauvaises herbes n’aient pas le temps de former des graines. Si les adventices arrachées présentent des fruits et des graines, elles doivent être enlevées du champ.



MULCHING
Le mulching consiste à couvrir le sol avec des résidus de culture ou de sarclage afin de réduire l’évaporation et de minimiser les besoins en irrigation pendant la saison sèche. De plus, la croissance des mauvaises herbes est également limitée.



FERTILISATION
Le moringa peut produire de grandes quantités de feuilles, mais seulement s’il reçoit des apports organiques suffisants. Ses feuilles sont riches en protéines, il a donc besoin de trouver de l’azote dans le sol. Les minéraux et oligo-éléments si importants dans ses feuilles doivent aussi être apportés par le sol.
Plutôt que des engrais chimiques, le compost (déchets végétaux qu’on a laissé fermenter en tas) et le fumier (déjections animales mélangées à des déchets végétaux) peuvent apporter les nutriments nécessaires tout en améliorant la structure du sol. C’est le mélange de déchets à décomposition rapide (crottes, végétaux verts et tendres) et à décomposition lente (paille, végétaux secs et fins branchages) qui assure la meilleure fertilisation.
La fertilisation se fait d’abord au moment de la préparation du sol, avant le semis. Ensuite, il est important d’apporter du fumier ou/et du compost au moins une fois par an, par exemple en début de saison des pluies, lorsque les arbres vont reprendre une production importante. S’il y a deux saisons des pluies, deux apports sont conseillés.






TAILLE
Après la taille initiale de formation, une taille d’entretien est nécessaire. Elle peut être faite à chaque récolte, si les feuilles sont prélevées en coupant toutes les branches au dessus d’une certaine hauteur. Si les feuilles sont prélevées par arrachage ou si les arbres ne sont pas récoltés pendant la saison sèche, la forme buissonnante peut se perdre et une bonne taille doit être faite juste avant l’arrivée des pluies. Au Niger, les arbres sont coupés à 20 cm du niveau du sol une ou deux fois par an. Si le tronc central est trop épais, les branches terminales peuvent être coupées comme pour la taille de formation. Dans tous les cas, il est important de couper juste au dessus d’un noeud pour éviter la pourriture des parties terminales.

Dans les parcelles produisant des graines, la taille permet de produire davantage de fruits et de plus grands fruits. Couper le bourgeon terminal lorsque l’arbre atteint environ un mètre pour induire les ramifications.



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vendredi 19 juillet 2019

QUELLE DENSITE DE PLANTATION CHOISIR EN FONCTION DU TYPE DE PRODUCTION : CAS DU MORINGA





Pour la production de feuilles, plusieurs options peuvent être considérées.

PRODUCTION INTENSIVE
L’espacement des plants doit être de 15 x 15 cm ou de 20 x 10 cm, avec des allées à intervalles réguliers (par exemple tous les 4 mètres) pour faciliter l’entretien et les récoltes. Une autre option est d’espacer les lignes de semis de 45 cm et de semer tous les 5 cm sur ces lignes. On peut aussi espacer les lignes un peu moins (30 cm) et espacer les plants un peu plus (10 à 20 cm). Ces systèmes intensifs sont adaptés pour une production industrielle mais demandent une gestion attentive : sarclage, engraissement, prévention des maladies demandent plus de soins à cause de la forte densité.




PRODUCTION SEMI-INTENSIVE
L’espacement des plants est compris entre 50 cm et 1 m. Ce système est plus adapté pour les petits agriculteurs et donne de bons résultats avec moins de soins.

AGROFORESTERIE


Les arbres de moringa peuvent être semés en allées et associés à d’autres cultures. La distance entre les rangs de moringa peut être comprise entre 2 et 4 mètres. Les lignes de plantation doivent être orientées d’est en ouest, pour un éclairement optimal des cultures pratiquées entre les lignes de plantation.
En agroforesterie on évitera d’associer au moringa :
  • Des cultures intercalaires très demandeuses d’azote, telles que le maïs et le manioc ;
  • Des cultures susceptibles de nécessiter des traitements chimiques ;
  • Des cultures qui montent trop en hauteur et concurrenceraient les plants de moringa pour la lumière, comme le mil ou le sorgho.

On préfèrera associer des plantes basses et dont les résidus de culture peuvent enrichir le sol en minéraux (spécialement en azote) : des légumineuses comme l’arachide, le soja ou le niébé.

PRODUCTION DE GRAINES



L’espacement doit être beaucoup plus large pour la production de graines. Les arbres doivent être espacés au minimum de 2,5 m. Pour optimiser la densité, on peut piqueter le terrain en utilisant un gabarit triangulaire de 3 m x 3 m.


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jeudi 18 juillet 2019

LA PROPAGATION DU MORINGA




Le moringa peut être propagé par graines ou par boutures ligneuses (bois dur).

PROPAGATION PAR GRAINES
Acheter ou collecter les semences à partir de sources fiables. Une bonne graine doit être viable, propre et sans maladie. Les graines ne doivent pas être stockées pendant de longues périodes car elles perdent leur viabilité (pouvoir germinatif) après environ un an. Il y a environ 4000 graines de moringa (avec leur enveloppe) dans un kilo. Les graines peuvent être semées en sachets, en planches ou directement dans le champ.
Le semis direct au champ est préférable lorsque le pouvoir germinatif est élevé, ce qui est le cas du Moringa oleifera. Au Togo par exemple, en agriculture familiale, le taux de germination est supérieur à 85% seulement 12 jours après le semis. La technique de pépinière en planches présente les inconvénients suivants :
  • nécessite plus de temps de travail, principalement pour les activités de repiquage ;
  • met en danger la racine principale (racine pivotante) lors du repiquage. Or cette racine, qui est fragile, est la condition de la bonne production ultérieure du plant et de sa résistance, notamment à la sécheresse.
 La technique de pépinière en sachets présente les inconvénients suivants :
  • est très consommatrice en temps de travail pour sa mise en place (remplissage et disposition des sachets), son entretien, ainsi que pour les activités de plantation (transport et mise en terre des sachets) ;
  • coûte plus cher en main d’oeuvre et en matériel.


SEMIS DIRECT

Les graines doivent être semées à une profondeur maximale de 2 cm. Un semis plus profond réduit fortement le taux de germination. On sème 1 à 2 graines par poquet ou trou de semis. Si les graines sont chères ou difficiles à obtenir, la meilleure option consiste à ne semer qu’une graine par poquet et d’attendre deux semaines pour que la germination ait lieu. Ensuite seulement, les espaces vides sont ressemés. Lorsque la qualité des graines est plus incertaine ou que la saison de plantation n’est pas optimale, utiliser deux graines par poquet. Si les 2 graines du poquet germent, on arrache le plant le plus grêle pour ne garder que le plus vigoureux lorsque les plants atteignent une hauteur d’environ 30 cm. Cet arrachage doit être délicat pour abîmer le moins possible le système racinaire du plant qui reste en place. Le repiquage de plants issus de semis direct au champ est déconseillé, encore une fois pour préserver la racine principale.
Une graine de moringa germe en moyenne 5 à 12 jours après la mise en terre. Si la graine n’a pas germé au bout de 15 jours (maximum), elle ne germera pas et doit être remplacée.
Lorsqu’aucune des 2 graines du poquet n’a germé, il faut déterrer les graines et les observer pour vérifier avant de ressemer qu’il n’y a pas un problème localisé d’attaque d’insectes (fourmis ou termites). Si c’est le cas il faut traiter le trou de plantation avec une solution de feuilles de neem, ou plus efficace, d’huile de graines de neem additionnée d’eau savonneuse, et ressemer.

PROPAGATION EN SACHET



Le sachet doit être en polyéthylène et rempli d’un mélange humide de terre limoneuse ou de terreau. La profondeur de semis ne doit pas dépasser 2 cm. Les graines doivent germer de 5 à 12 jours après le semis.
Placer les sachets dans un lieu légèrement ombragé et protégé des fortes pluies. Si ce n’est pas possible, pratiquer deux ou trois petites incisions dans le sachet pour faciliter le drainage. Arroser tous les 2 ou 3 jours selon l’humidité du sol, environ 10 à 20 ml par sachet. À ce stade, le jeune plant doit être bien protégé des sauterelles, criquets, termites et ruminants. L’arrosage doit se faire avec beaucoup de soin pour ne pas faire plier les jeunes pousses. Celles qui sont endommagées doivent être soutenues par un tuteur.
Les jeunes plants de moringa doivent être élevés pendant 4 à 6 semaines avant d’être transplantés lorsqu’ils atteignent environ 30 cm de haut. Oter le sachet au moment de la plantation en s’assurant que la racine n’est pas endommagée.

PROPAGATION PAR BOUTURAGE



Les boutures ligneuses, en bois dur, doivent faire un mètre de long et au moins 4 à 5 cm de diamètre. Un tiers de la longueur doit être mis en terre. Les plantes issues de bouturage n’ont pas un système racinaire profond et sont plus sensibles au vent et à la sécheresse. Elles sont aussi plus sensibles aux attaques de termites.


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NORMES DE PRODUCTION DES SEMENCES